« Les élections de 2018 sont une opportunité pour nous. Et si nous ratons cette occasion, ce sera comme les syndicats des enseignants qui ratent le moment des examens pour faire aboutir leurs revendications ». La déclaration a été faite le samedi 10 février 2018, au Gouvernorat du District de Bamako par Ousmane Christian Diarra, secrétaire administratif du Syndicat Autonome des Administrateurs Civil du Mali (SYNAC). C’était lors d’une Assemblée générale convoquée pour la redynamisation du syndicat.
« Camarades militants, on vous a compris. Face à la léthargie de notre bureau, on avait décidé de nous démettre le 13 janvier 2018, pour aller à un Congrès. Mais des voix sages ont vu en cela un suicide parce qu’il y a des opportunités que nous pouvons saisir pour faire aboutir nos revendications », a déclaré Ousmane Christian Diarra, secrétaire administratif du Syndicat autonome des administrateurs civils du Mali, qui sera désormais le premier responsable du SYNAC, jusqu’au prochain congrès. Cela a été décidé par l’Assemblée générale du 10 février 2018.
Pour être plus clair, il a indiqué que les élections de 2018 sont une opportunité pour eux pour faire aboutir leurs revendications. « Et si nous ratons cette occasion, ce sera comme les syndicats des enseignants qui ratent le moment des examens pour faire aboutir leurs revendications », a-t-il déclaré.
A la date d’aujourd’hui, le syndicat autonome des administrateurs civils du Mali à onze points de revendications à soumettre au gouvernement. Ce sont : le suivi de l’état de mise en œuvre du statut du Corps préfectoral ; l’élaboration d’un statut autonome des Administrateurs Civils ; le suivi de la mise en œuvre du mémorandum spécifique pour les Camarades tombés à Kidal lors de la visite de Moussa Mara ; l’application strict du Décret N° 2015-067 du 15 février 2015 fixant les conditions de nomination et les attributions des chefs de Circonscription administratives ; la dynamisation du bureau ; la facilitation de l’accès des administrateurs civils au logement ; l’indemnisation des ayants droits des victimes des évènements du
Nord ; l’application des textes relatifs aux frais de mission ; la relecture du décret instituant la tenue ; l’allocation d’une indemnité annuelle d’habillement ; l’institution d’une rencontre annuelle avec le Président de la République ou le premier Ministre.
Tout porte à croire que le SYNAC est aujourd’hui dans la logique de bander les muscles pour se faire entendre. « Un syndicat, on ne lui offre rien. Il arrache », a conseillé Boubacar Sow, ancien Directeur de l’intérieur et éminent administrateur civil malien à la retraite, qui a eu l’honneur de présider les travaux de l’assemblée générale du 10 février 2018. Mieux, Boubacar Sow a déclaré que le corps des administrateurs civils devait être la colonne vertébrale de l’Etat. Et, c’est conscients de toutes leurs responsabilités que les Administrateurs civils ont convoqué l’Assemblée générale du 10 février 2018.
« Notre syndicat vit, pour la première fois de son histoire, une période difficile, cela à un moment aussi crucial pour notre pays et si déterminant pour la prise en charge par l’Eta de certaines de nos plus profondes aspirations », avait déclaré Ousmane Christian Diarra, dans la matinée lors de l’ouverture des travaux de l’Assemblée générale. Selon lui, depuis bientôt deux ans, une certaine léthargie frappe le Comité exécutif national du syndicat, en raison d’une absence de leadership, causée non pas par un manque de volonté des membres ou par une absence de motivation de ceux en qui vous avez placé votre confiance le 1er mars 2014, mais par des circonstances inhérentes à l’évolution de la carrière administrative de tout agent public.
Il a rappelé que le Secrétaire général Gaoussou Coulibaly, connu de tous comme étant un homme de conviction et un grand militant, a été frappé par une incompatibilité liée à sa nomination comme secrétaire général de la haute Autorité de la Communication (HAC). Il a ajouté que son adjoint Labass Safara thiero a été admis à faire valoir ses droits à la retraite et connait depuis un certain temps des soucis de santé. « C’est donc conscients de cette situation fort préjudiciable pour la défense correcte des intérêts des militants que les membres du Comité exécutif national du SYNAC ont décidé, en toute conscience et connaissance de cause de trouver les voies et moyens les plus objectifs de dynamiser le syndicat », a-t-il indiqué.
Il a révélé qu’une commission de réflexion a été mise en place à cet effet le 13 janvier 2018, avec comme mandat de proposer des recommandations tendant à la dynamisation du Comité Exécutif national, ceci compte tenu des difficultés bien réelles de convocation d’un congrès extraordinaire avant les grandes échéances électorales. « La tenue de cette assemblée générale, camarades militantes et militants, est la traduction en acte d’une des recommandations de cette instance pour parvenir à cette fin », a-t-il ajouté.
Bien que l’heure soit difficile, il a invité ses camarades à ne pas perdre de vue l’essentiel, qui est et demeure leur unité. « C’est uni dans la lutte et solidaire dans l’effort que nous réussirons la mobilisation générale qui nous permettra d’atteindre nos objectifs, à savoir l’amélioration des conditions de vie et de travail des militants, avec pour finalité le bien-être individuel et le bonheur collectif pour tous les administrateurs civils, à quelque niveau que nous nous trouvons », a-t-il déclaré. Avant de les demander à des critiques objectives, à des suggestions opportunes et à des propositions réalistes qui pourront aboutir à des recommandations pertinentes, mieux à une feuille de route pour le Comité exécutif national du SYNAC dans la défense des intérêts matériels et moraux de tous les administrateurs civils du Mali.
Les travaux présidés par Boubacar Sow, ancien directeur de l’intérieur et administrateur civil à la retraite, ont enregistré la présentation du bilan des activités du SYNAC et un point de l’évolution des projets de statut du Corps préfectoral et des administrateurs civils, a été fait. La situation des doléances et le rapport de la situation financière ont été présentés.
Des débats houleux ont ensuite suivis. Certains ont demandé d’aller rapidement à un Congrès extraordinaires pour le renouvèlement du bureau, afin d’une meilleure prise en charge des revendications. D’autres sont intervenus pour dénoncer la mauvaise communication entre le Comité exécutif national et les Administrateurs civils.
En ce qui concerne les revendications, des voix se sont levées dans la salle pour demander la rédaction rapidement d’un préavis de grève à déposer sur la table du gouvernement. Mais, d’autres ont estimé, sans exclure la possibilité de la grève, qu’étant donné que les portes de discussions et de négociations ne sont pas encore fermées, qu’il ne faudrait pas aller à un conflit inutile.
Et, sous la houlette de Boubacar Sow que tous respectent, les administrateurs civils dans la salle sont parvenus à accorder leurs violons sur un certain nombre de points de revendications. Ils ont à l’unanimité décidé de confier les rênes du SYNAC à Ousmane Christian Diarra, en sa qualité de secrétaire administratif et troisième personnalité du syndicat dans l’ordre de préséance, en absence des deux premières. Ils ont demandé le renforcement de la communication et de l’information à travers des canaux appropriés. Ils ont recommandé au Comité exécutif national de suivre régulièrement l’évolution du statut du corps préfectoral et de relancer dans un délai de 3 mois, le projet de statut du corps des administrateurs civils du Mali.
Les administrateurs Civils ont demandé à leur syndicat de faire comprendre au gouvernement qu’ils tiennent au respect du Décret N° 2015-067 du 15 février 2015 fixant les conditions de nomination et les attributions des chefs de Circonscription administratives. Toute fois, ils ont circonscrit la nomination de militaires aux postes de représentants de l’Etat dans des zones bien précises et dans un délai de 3 ans.
Le Comité exécutif national a été invité à prendre toutes les dispositions utiles pour l’organisation d’un congrès extraordinaire avant le 31 décembre 2018. Et, les administrateurs civils ont été invités à se mettre à jour de leurs cotisations avant le 31 mars 2018.
Assane Koné
Source: notrenation