Le président de l’Union pour la République et la Démocratie a sacrifié hier mardi, à la Maison de la Presse, à sa traditionnelle présentation de vœux à la presse. L’occasion a été mise à profit par les responsables de l’URD pour se prononcer sur les enjeux de l’échéance présidentielle à venir. Aussi, le parti a réagi sur la récente sortie du Président de la République d’abroger la loi portant statut du chef de file de l’opposition avant de dénoncer la décision de suspension du maire URD de la Commune VI.
Exercice démocratique, cette présentation de vœux de nouvel an à la presse fait désormais partie des rendez-vous de l’URD avec la presse. Face aux journalistes, le président du parti de la poignée des mains a regretté à prime abord le recul du Mali en matière de liberté de presse. « La liberté d’expression chèrement acquise doit être jalousement entretenue pour le confort de la démocratie. Selon le classement de la liberté de la presse publié en 2017, le Mali est passé à la 116eme place et reste toujours dans la zone rouge », a-t-il regretté.
Le président de l’URD n’a pas raté l’occasion pour répondre à la menace du Président de la République consistant à retirer la loi portant statut du chef de file de l’opposition. « Le Président sortant ose prétendre que les fonds publics alloués à l’opposition dans le cadre d’une loi doivent la rendre silencieuse, conciliante et muselée » souligne M. Cissé. Avant de marteler « qu’au lieu de verser dans les invectives et les menaces, au lieu de perdre son sang-froid face aux critiques de l’opposition, le Président sortant doit admettre que celle-là joue son rôle. Oui nous épinglerons toujours la mal gouvernance, la gabegie, le manque de vision et l’incurie. Cela n’est pas négociable encore moins monnayable », prévient le chef de file de l’opposition.
Parlant des enjeux de la présidentielle à venir, le chef de file de l’opposition estime que l’avenir du Mali est en jeu et que le Président sortant n’est point à la hauteur de ces enjeux. C’est pourquoi le patron de l’URD a indiqué que les Maliens ont été dupés en 2013. Et pour sortir le Mali du gouffre, le président Cissé dira qu’il faut l’organisation d’élections libres et transparentes en juillet prochain. « Pour en finir avec la crise, le Président sortant doit sortir », a souhaité M. Cissé. Selon lui IBK parle beaucoup mais ne fait rien pour son peuple.
Quant à la suspension du Maire URD de la Commune VI, la direction du parti qualifie cette décision de hautement politique. « Ce pour lequel officiellement on a mis dans le décret pour suspendre le maire, c’est qu’il a voulu voyager avec quelqu’un qui n’est pas conseillé. Le maire a été appelé à s’expliquer sur cette affaire. Il a donné les explications, et le gouverneur qui est son autorité de tutelle lui a dit de continuer le travail, il a continué effectivement à faire développer sa commune », expliquera Me Demba Traoré, chargé de communication du parti qui a, à son tour, ajouté que la décision est purement politique. Pour lui, il s’agit de représailles du fait que le maire Alou Coulibaly a autorisé un citoyen à organiser le lancement des activités de son organisation en Commune VI. «Ils ne sont pas contents de cela », a-t-il éclairé.
Avant de prendre congé de la presse, Soumaila Cissé a invité cette dernière à jouer pleinement son rôle de quatrième pouvoir pour un Mali juste.
Oumar B. Sidibé
L’Indicateur du Renouveau