Sept personnes, arrêtées le mois dernier à Bamako, ont été clairement identifiées par les services de sécurité comme membres d’une même cellule dormante du Mujao dans la capitale malienne.
Depuis le début de l’intervention militaire franco-africaine contre les groupes islamistes armés dans le nord du Mali, la crainte d’attentats à Bamako est dans tous les esprits. Une inquiétude qui a brusquemment refait surface à la fin de la semaine dernière. Dimanche 28 avril, les services de sécurité maliens ont confirmé que sept personnes arrêtées le mois dernier dans la capitale étaient membres du Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest (Mujao) et planifiaient des opérations dans la ville.
« Depuis le début de cette semaine, nous avons les preuves formelles. Les sept personnes interpellées le mois dernier dans des quartiers populaires de Bamako formaient la première cellule du Mujao à Bamako », a déclaré une source policière, précisant que le rôle de la Sécurité d’État (SE, services du renseignement) avait été « déterminant » dans le démantèlement du groupuscule. D’après une source militaire française, la présence d’une cellule du Mujao à Bamako n’est pas vraiment « surprenante », dans la mesure où ce mouvement terroriste est en partie composé de Noirs maliens ou étrangers et non d’Arabes ou de Touaregs, comme ses alliés d’Aqmi ou d’Ansar Eddine.
Préparation d’attentats
Aucun détail n’a pu être obtenu sur les dates des interpellations des sept personnes. Un rapport confidentiel consulté dimanche par l’AFP apporte toutefois quelques éclaircissements. D’après le document, les individus appréhendés « sont tous de nationalité malienne » et « âgés de 16 à 57 ans. (…) Ils ont été formés militairement et idéologiquement dans le nord du Mali par les islamistes », indique le texte, qui ajoute que « la cellule du Mujao démantelée devait notamment commettre des attentats à Bamako ». Selon RFI, les individus étaient installés dans trois quartiers populaires de la capitale – Niamakoro, Sogoniko et Banankabougou – où ils auraient tenté de recruter d’autres volontaires pour commettre des attentats.
C’est la première fois que la menace terroriste est clairement identifiée dans le sud du pays. Jusqu’à présent, les jihadistes étaient surtout actifs dans certaines zones du Nord-Mali. Ces dernières semaines, certains ont réussi à s’infiltrer dans les grandes villes « libérées » par les forces franco-africaines pour y mener des attentats suicides. Depuis le début de la guerre, trois attaques de ce type ont ainsi eu lieu à Gao et Kidal, puis deux à Tombouctou, faisant plusieurs morts et des blessés.
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Benjamin Roger