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Médersa à Kabala-Est : Bras de fer entre l’Imam Salif Gaba et la population

Les membres du Comité de gestion de la Mosquée du quartier de Kabala-Est ont tenu, la semaine dernière, un point de presse. Animé par Mamadou Berthé et MakanKamissoko, l’objectif était d’informer l’opinion nationale que leur Imam Salif Gaba se sert de la confiance placée en  lui pour s’approprier la Médersa contiguë à ladite mosquée.

Les faits : Tout a commencé le 13 septembre 2010 après la prière du crépuscule, lorsque l’imam Salif Gaba a fait savoir aux musulmans que le terrain qui est collé à la mosquée peut servir à la création d’une école de Médersa, sa décision n’était pas appréciée par tout le monde, car pour faire une école on doit se préparer durant  une année ou deux, déjà on était à 3 semaines avant l’ouverture. Mais il a essayé de convaincre les gens que c’est possible que les enfants commencent dans la mosquée avant de trouver les moyens de construire des salles de classe. Pour ce faire, il a suggéré d’enlever les tables-bancs à l’heure de prière et les arrangés après la prière. Tout est parti de cette base, jusqu’à un moment ou les choses ont commencé à  dégénérer.

Selon l’un des portes paroles, Mamadou Berthé, « nous étions convenus que c’est la propriété privée de toute la communauté musulmane de Kabala-Est et non celle de l’imam Salif Gaba seul. Donc, c’est en début de l’année 2011, qu’on a pu construire trois classes avec l’argent engrangé par la médersa et nos propres moyens, il restait la toiture, du coup un certain Kola Gadjaga est venu nous épauler. Pour dire que, dans le temps c’était son champ, que l’Etat a morcelé et dont il a eu sa part. C’est lui qui a donné des tôles d’occasion et 200 000FCFA pour finir les trois classes ». A l’époque, Berthé dira qu’il y avait 400 000F dans la caisse de la Mosquée, qui a été utilisé également. Avant d’ajouter qu’au début, ils décidaient tous ensemble pour fixer le salaire des enseignants, les frais de recrutement, jusqu’à la fin du mois du juin 2011, il y avait un compte rendu verbal de tout ce qui a été fait, mais sans écrit.

Pour MakanKamissoko, ce phénomène a continué jusqu’à trois ans, car tout le monde le faisait confiance car  et c’était un imam, il avait la main mise sur tous les bénéfices de la Mosquée et du Médersa. « Nous sommes restés comme ça jusqu’à quelques années, il ne rendait de compte à personne. Le 10 janvier 2012 dans la même Mosquée, il a demandé de trouver une lettre d’attribution au Médersa. On lui a fait savoir que c’est l’État même qui a donné à la communauté musulmane dudit quartier le terrain sur le plan, pourquoi une lettre d’attribution encore. On a fini par accepter, avec une idée dernière la tête, que ça ne sera pas attribuée à une seule personne. Donc, nous avons écrit une demande adressée au nom de la communauté musulmane de Kabala-EstCependant,il a décidé lui-même de faire les courses, depuis ce jour jusqu’en mars 2017 il n’a parlé à personne concernant le dossier de la medersa. En juin 2017, il a confirmé qu’il a mis la parcelle en son nom, soi-disant que c’est Kola Gadjaga qui lui a donné cette parcelle, alors que c’est l’État qui a attribué les parcelles » nous explique M. Kamissoko.

De son côté, le maçon Sidiki Coulibaly, dira que les gens n’étaient pas du tout contents, certains ont essayé de lui faire raisonner en vain mais il n’a pas cédé. « Les jeunes du quartier à leur tour lui ont adressé une lettre pour l’expliquer que c’est un bien public, mais il est resté toujours sur sa décision que la parcelle lui appartient. Il a même menacé les gens qu’il est prêt à tout, soi-disant qu’il a des gens qui combattent pour lui, qu’il est riche et qu’il a des hommes bien placé pour le défendre.

Le maire même est intervenu pour le faire raisonner, il n’a rien voulu entendre. Depuis ce jour là, la commission a décidé, qu’il ne sera plus leur imam, donc il a été remplacé par son adjoint.  Les jeunes en colère ont cassé la séparation qui était entre la mosquée et la médersa.  Le lundi dernier, il a attaqué Vieux Berthé et Sidi au tribunal, disant que ce sont eux qui ont été à la base de tout ça et qu’il a été menacé de mort. En ce moment, l’imam a saisi le tribunal administratif de Kati, il y a juste une semaine, on attend ce verdict », ajoute le maçon Sidiki Coulibaly.

Par ailleurs, M. Coulibaly laisse entendre qu’ils veulent toujours régler cette affaire dans l’amiable, « nous l’avons même demandé de venir avec le dossier pour le mettre au nom de la communauté musulmane, en plus il sera le directeur de la médersa et il restera à son poste d’imam ». Avant de terminer, il a lancé un appel aux autorités et aux personnes de bonne volonté de les venir en aide, pour que la justice fasse toute la lumière sur cette affaire.

F COULIBALY

journalfondement@gmail.com

Source: Le Fondement

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