La ville de Ségou a abrité le vendredi dernier la première étape de restitution des résultats de la 22e Conférence des parties (Cop-22) à la Convention cadre des Nations Unies sur les changements climatiques tenue du 7 au 18 novembre 2016 à Marrakech (Maroc). Elle a été marquée par la ratification inattendue de l’accord de Paris qui était prévue pour 2020, le maintien de la hausse de la température à 1,5°C et le financement de plusieurs projets d’adaptation et d’atténuation en faveur de notre pays.
Le ministère de l’Environnement, de l’Assainissement et du Développement durable étend la restitution des résultats de la Conférence des parties (Cop) sur les changements climatiques à toutes les régions du pays. La ville de Ségou a été choisie pour lancer cet exercice de protection de l’environnement et de préservation de la biodiversité.
La cérémonie était présidée par le MEADD, Mme Kéita Aïda M’Bo. Elle avait à ses côtés le gouverneur de la région de Ségou et Mme le maire de Sébougou, hôte de l’événement tenu au Centre Korè. La rencontre a réuni tous les acteurs du développement local, les élus, les services étatiques, la société civile, notamment les ONG.
Plusieurs présentations étaient à l’ordre du jour. Il s’agissait, entre autres, d’un aperçu sur la convention-cadre et l’accord de Paris, les résultats des négociations sur le climat à Marrakech, le plan d’action actualisé du Mali, le Programme national de sauvegarde du fleuve Niger, les femmes et les changements climatiques, etc.
Le ministre Kéita Aïda M’Bo s’est félicité de la tenue de cette rencontre à Ségou, première du genre qui concernera toutes les régions du Mali. Il s’agit, pour le MEADD, d’une approche nouvelle qui s’appuie sur le fait que les effets néfastes des changements climatiques se ressentent en premier lieu au niveau local et auprès des couches les plus vulnérables. L’objectif est de partager l’information, de sensibiliser toutes les parties prenantes en vue d’une prise de conscience, gage d’un changement de comportement de tous.
Pour elle, la lutte contre les effets néfastes des changements climatiques est une priorité nationale et une base dans le choix de développement socio-économique du Mali. Mme Kéita d’ajouter que les couches démunies sont les plus exposées et les plus vulnérables à la menace climatique. Conscientes de cette situation, les plus hautes, dira-t-elle, entendent intégrer les efforts menés dans le cadre de la lutte contre les changements climatiques.
“C’est dans ce cadre que le gouvernement a adopté la politique nationale de lutte contre les changements climatiques. Cette politique vise à doter le pays d’un cadre de référence, de dialogue et de coordination entre les différents acteurs publics et privés pour une intervention structurée et plus efficace dans les différents domaines des changements climatiques”, a indiqué Mme Kéita.
S’y ajoutent le Cadre stratégique pour une économie verte et résiliente aux changements climatiques et le Comité national changements climatiques, instance de concertation, d’orientation et de mobilisation des différentes parties prenantes. Le chef du département de l’Environnement a évoqué les efforts louables de notre pays, parmi les premiers pays africains à avoir créé un Fonds climat ouvert à tous les bailleurs de fonds afin de financer directement des projets nationaux d’adaptation et d’atténuation.
Dans le cadre de l’accès direct au Fonds vert climat mondial, le MEADD a entrepris des actions visant l’accréditation de l’Agence nationale d’investissement des collectivités territoriales comme entité nationale de mise en œuvre des projets en faveur des collectivités.
Pour l’atteinte des objectifs de la convention sur les changements climatiques, notre pays bien qu’étant puits de carbone, s’est résolument engagé, à travers sa contribution déterminée nationale, à réduire ses émissions de gaz à effet de serre dans les secteurs de l’énergie, de l’agriculture et de foresterie.
Dans l’ensemble, les résultats obtenus à la Cop-22 peuvent être jugées satisfaisants, a déclaré Mme Kéita. En marge des négociations proprement dites, la délégation du Mali, forte de 90 personnes, a organisé des événements parallèles et participé à divers événements et cérémonie de signature d’accords et mémorandum avec des partenaires.
Le stand du Mali a abrité de nombreuses présentations, notamment celles relatives à l’expérience de notre pays dans la lutte contre le dérèglement climatique et la protection de l’environnement.
Résultats et retombées de la Cop-22
Les présentations étaient sous la conduite de Dr Modibo Sacko, point focal changements climatiques, Birama Diarra (Mali-Météo), Dr. Lassine Coulibaly (AEDD) et Mme Dembélé Oulématou Sow de la société civile.
La Cop de Marrakech a vu l’adoption de 35 décisions axées sur l’accord de Paris ainsi que le lancement de plusieurs projets notamment l’Initiative de l’Afrique sur les énergies renouvelables (IAER) et l’Initiative de l’Afrique sur l’adaptation (IAA). Sans oublier l’adaptation de l’agriculture africaine. En plus de ces différents projets, des engagements financiers ont pu être arrachés lors de la Cop-22. Le Royaume-Uni, le Canada, l’UE et plusieurs autres puissances se sont engagés à mettre à disposition 10 milliards de dollars US en dehors du Fonds vert climat en faveur des initiatives susmentionnées. Notre pays a reçu auprès du Fonds d’adaptation près de 8,5 dollars US et arraché le financement de quatre projets sur l’IAER et 24 millions de dollars sur l’IAA.
Il faut ajouter le maintien de la température à 1,5°C grâce à la perspicacité des négociateurs africains.
Les plans d’actions actualisées du Mali
Ils sont nombreux. Il s’agit pour notre pays de mettre en place des stratégies et des projets pour mobiliser les ressources financières nécessaires au fonctionnement du secrétariat de la présidence du Groupe des négociateurs africains, présidé par notre compatriote Seyni Nafo, rendre opérationnel le Comité national changements climatiques, ratifier l’amendement de Kigali.
Autres points : mobiliser le financement par le Fonds vert climat de cinq programmes prioritaires du président de la République suivant la Contribution nationale déterminée (CDN).
Aux termes des débats, le ministre Mme Kéita Aïda M’Bo a invité les uns et les autres à la mobilisation pour préparer des projets structurants courant 2017 pour faciliter le décaissement des fonds alloués à notre pays.
Ousmane Daou
Source :L ‘indicateur du renouveau