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ME MOUNTAGA TALL, PRÉSIDENT DU CNID-FYT FACE À LA PRESSE, HIER : «La Transition est sur une très mauvaise trajectoire qu’il convient de redresser …»

Dans le cadre de la traditionnelle présentation de vœux à la presse, la Maison de la Presse a servi de cadre, hier mercredi 13 janvier 2021, au président du Congrès National d’Initiative Démocratique-Faso Yiriwa Ton (CNID-FYT), Me Mountaga Cheick Tall, de se prêter à l’exercice qu’il a initié, depuis vingt-trois (23) ans.

Pour 2020, il a évoqué plusieurs points qui ont dominé l’actualité malienne. Notamment de son retrait de la tête de la direction du parti: «J’ai annoncé mon intention de ne pas renouveler mon mandat à la tête du parti. Cette décision qui ne fera jamais de moi un ancien militant ne procède ni d’un effet de mode, ni d’une quelconque pression, mais d’un choix mûrement réfléchi dont l’annonce n’attendait que le seul lieu approprié: un congrès du parti.»

Ladite cérémonie de présentation de vœux du Congrès National d’Initiative Démocratique-Faso Yiriwa Ton (CNID-FYT) a enregistré la présence des représentants des faîtières de la presse, des associations des médias publics et privés, nationaux et internationaux, de plusieurs directeurs et représentants des organes médiatiques écrits, audiovisuels et en ligne, des bloggeurs et activistes des réseaux sociaux.

Dans son allocution liminaire, Me Mountaga Tall dira qu’ « après une année particulièrement éprouvante à tout point de vue, la traditionnelle cérémonie de présentation des vœux me donne l’occasion de présenter ses vœux de très bonne et heureuse année 2021 ». Et d’indiquer que   depuis trois ans, il a  évoqué à chacune de ses rencontres annuelles avec la presse «une année horrible».

Ce qui, pour lui, n’est pas un jeu de répétition, mais bien la triste réalité que nous vivons. «Est-il besoin d’aller consulter le classique et sérieux classement de la liberté de la presse de «Reporters Sans Frontières» pour s’inquiéter des atteintes à la liberté de la presse dans notre pays ?», s’est-il interrogé.

«À preuve, votre récente rencontre avec des membres du gouvernement qui vous ont donné des garanties sur la ferme volonté des autorités de la Transition de respecter vos droits. Le lendemain, un des vôtres a été arrêté et se trouve toujours en détention préventive malgré vos vives protestations. Au-delà des cas ponctuels à gérer, il y a lieu, pour mettre un terme définitif aux dérives de plus en plus flagrantes observées, d’envisager au moins deux mesures.

La première doit porter sur l’abrogation immédiate de l’Instruction N°2366/MATD-SG du 18 décembre 2020 relative à l’application de l’état d’urgence qui, sous le couvert de lutte contre la pandémie de la COVID-19, fait planer des menaces sur toutes les libertés individuelles et collectives», a-t-il indiqué.

Ce texte, selon lui, doit être purement et simplement retiré et tous les démocrates et républicains doivent conjuguer leurs efforts pour cette cause.

Et d’ajouter: «J’ai plusieurs fois, ici même, annoncé la seconde mesure qui consiste à dépénaliser les délits de presse. Je ne confondrai jamais cette mesure avec l’irresponsabilité des acteurs des médias qui doivent répondre des manquements dont ils se rendraient coupables, soit par le jugement de leurs pairs qui, pour moi, est la pire des opprobres, soit par des sanctions pécuniaires appropriées.»

« En toute hypothèse, souligne-t-il, et en raison de la place éminente et irremplaçable de la presse en démocratie, il faut travailler à mieux former les journalistes et à rendre les entreprises de presse viables pour soustraire les journalistes à la précarité ». Pour lui, l’aide publique à la presse, revue à la hausse, pourrait à cet égard être un début de solution.

«C’est à ce prix que la Justice, dont le rôle est d’appliquer les textes, même dans leur rigueur, se sentira mieux à l’aise. C’est pourquoi, du haut de cette tribune, je demande sa clémence pour ceux de vos confrères en détention», dira Me Mountaga Tall, qui a en outre parlé de la mauvaise et laxiste gestion de la pandémie de la COVID-19 avec son corollaire de « corona-business » exposant davantage nos compatriotes aux affres de cette maladie.

«Certes,  nous n’étions pas les seuls concernés, mais ceux qui ont osé organiser des élections dans le contexte sanitaire de l’époque malgré les multiples mises en garde, dont la nôtre, qui a été la plus ferme, et qui a même pris une tournure judiciaire, ont une responsabilité à assumer devant l’histoire», a-t-il souligné.

Pour le président du Congrès National d’Initiative Démocratique-Faso Yiriwa Ton (CNID-FYT), « cette pandémie a fait de très nombreux morts, entrainé la fermeture des écoles qui le demeurent malheureusement encore compromettant ainsi le cursus normal des apprenants, détruit des dizaines de milliers d’emplois et aggravé la précarité dans laquelle vivent nombre de nos compatriotes »Malgré tout, il estime qu’ « il faut dans ce tableau sombre saluer le sacerdoce des soignants, de tous les soignants au sens large, et leur rendre un hommage mérité ».

Enfin, dira-t-il, « il nous faut rappeler que c’est par nos comportements individuels et collectifs, par notamment le respect des mesures et gestes barrières que nous viendrons à bout de cette terrible maladie ».

Autre événement ayant marqué 2020 pour lui a été « la chute de l’ancien régime à la suite de l’action héroïque et patriotique du Mouvement du 5 juin-Rassemblement des Forces Patriotiques (M5-RFP) qui a réussi à fédérer et à mobiliser les forces patriotiques maliennes à Bamako, à l’intérieur du Mali et dans la diaspora pour dire non à la corruption qui avait sapé tous les fondements de l’État, faisant peser de sérieuses menaces sur l’existence même du Mali en tant que Démocratie, République et Nation ».

Me Mountaga Tall dénonce en ses termes : «Le fruit mûr a été cueilli le 18 août 2020 par un groupe de militaires ultérieurement rassemblés dans un organe dénommé Comité National pour le Salut du Peuple (CNSP) qui, malheureusement, n’a jamais su établir une coopération dynamique avec le M5-RFP qui, même en dehors des organes de la Transition, continue à prôner une transition de rupture et non une rupture de la Transition.»

Mais dans le même temps, a-t-il souligné, « dans un souci d’honnêteté et de redevabilité envers le peuple malien, le Mouvement du 5 juin estime que la Transition est sur une très mauvaise trajectoire qu’il convient, pour le bien de tous, de redresser au plus tôt.

Ainsi, la militarisation à outrance des organes de la transition et de l’administration publique dont la dénonciation ne concerne en rien l’armée en tant que telle, les violations réitérées des textes adoptées par les autorités mêmes qui les ont édictées, le non-respect de l’Etat de droit avec notamment les arrestations extrajudiciaires, la volonté clairement affichée de procéder à une mainmise totale sur l’administration, sont autant de faits qui, pour lui, fragilisent la Transition et l’éloigne de ses objectifs initiaux et naturels.

À cela s’ajoutent (…)

Alpha C. SOW

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