On ne s’est pas si Me Kassoum Tapo sera candidat à la Présidentielle de 2022, du moins il n’a apporté aucune précision à cette éventualité en provenant au lancement, le 4 avril dernier au Palais de Sports de Bamako, du Mouvement pour la refondation du Mali, dont la mission, selon l’ex Bâtonnier, est de « rassembler l’ensemble des Maliens pour défendre le Mali ».
Devant ses militants et sympathisants, Me Tapo s’est étendu sur les raisons qui l’ont poussé à porter le Morema sur les fonts baptismaux une quinzaine de jours auparavant. « Le but est de mettre ensemble les différentes couches du Mali et de contribuer au renforcement des défenses du pays » en train de s’effondrer, à ses yeux. « Le bateau Mali prendre l’eau de toutes parts », a-t-il affirmé en déplorant l’effritement des valeurs intrinsèques du Malien au nom de l’argent. « Une seule chose compte aujourd’hui, c’est la valeur de l’argent, l’argent qui corrompt », a martelé l’avocat. Parlant de l’insécurité, l’ancien Garde des Sceaux a relevé que le Nord échappe au contrôle de l’Etat central, tandis que pour le Centre du pays, il décrit une insécurité beaucoup plus préoccupante sur le fond d’antagonismes ethniques. Ce n’est pas tout. Me Tapo s’est dit également préoccupé par le désœuvrement d’une jeunesse condamnée à l’exil, dans le but de trouver un eldorado en Europe, bravant la mort dans le désert du Sahara ou au large de la Méditerranée. Et le président du MOREMA de s’interroger : « Que faire ?» De quoi justifier une refondation de la nation et un besoin de reconstruction du pays sur de nouvelles bases. « Il nous faut construire une vraie démocratie : celle qui permet au plus grand nombre de participer à la vie politique », a-t-il soutenu avant de lancer un appel à l’ensemble des Maliens afin d’aider la transition à organiser les élections dans le délai imparti. Cependant, si aider la transition est une obligation, le deadline fixé par la communauté internationale pour la période impartie n’est pas négociable, a indiqué le dernier ministre de la justice d’IBK.
Chouala Bayaya Haïdara, l’un des invités de marque à l’événement a loué quant à lui l’engagement démocratique de Me Kassoum Tapo. Le leader religieux affirme n’avoir jamais rencontré le président et du MOREMA avant le déclenchement de la crise politique en cours. « Lorsque ce dernier est allé le voir, il a insisté sur la nécessité de rassembler les Maliens pour venir en aide aux autorités actuelles qui sont en butte à des difficultés et j’ai accepté. Chaque fois qu’il s’agit de construire le Mali, je suis partant », a déclaré le Cherif de Bolibana. Chouala Bayaya a profité de cette tribune pour demander haut et fort la libération des personnalités emprisonnées pour déstabilisation des institutions, lesquels, à ses yeux, sont des prisonniers politiques. Il s’agit de Ras Bath et co-accusés.
Amidou Keita