Vice-président du BPI, avocat à la cour et avocat du gouvernement de transition en exil de l’Union des Comores, Me Abouba Aly Maïga a entretenu les médias, jeudi dernier à la maison de la presse, sur la situation politique qui prévaut aux Comores. Cette situation, dit-il, risque d’avoir des conséquences énormes sur l’unité, la stabilité et la paix dans l’archipel des Comores.
Le point de presse était co-présidé par Me Ousmane Touré, avocat au Barreau du Mali. Il est destiné à alerter la communauté nationale et internationale sur la situation qui prévaut aujourd’hui dans les îles Comoriennes. Une situation qui est caractérisée suite à la violation de la constitution du 23 décembre 2001 par une instabilité de plus en plus profonde sur fond d’assassinats politiques, d’emprisonnement de politiques menaçant les acquis enregistrés depuis l’adoption de l’accord cadre et de la constitution du 23 décembre 2001. A titre d’exemples, l’ancien président Mohamed Ahmed Abdallah Sambi est en détention provisoire, l’ancien président Ikiloulou et d’autres sont encore en résidence surveillée depuis plusieurs années.
« Cette situation inacceptable ne doit plus perdurer », explique Me Maïga. Il invite les acteurs à créer les conditions d’un règlement pacifique du dossier des Comores ce qui est loin d’être au-dessus des moyens de peuple Comorien et de la Communauté internationale.
La rencontre a été l’occasion pour Me Abouba Aly Maïga de faire un tour d’horizon sur l’histoire politique des Comores depuis leur accession à la souveraineté nationale et internationale le 6 juillet 1975. A l’entendre, cette année a été marquée par une instabilité et des violences politiques d’une rare gravité. C’est ainsi qu’il y a eu dans ce pays des violences meurtrières dont les victimes furent les Chefs d’État en exercice, des coups d’État, le dernier datant au 30 avril 1999 perpétré par l’actuel chef de l’État.
Ce climat a engendré une instabilité grave du pays l’empêchant de mettre en place les politiques nécessaires à son développement. Cette instabilité a conduit Anjouan, une des îles de l’archipel de Comores à faire sécession du 16 Février 1997 au 25 Mars 2008. Cette île a même proclamé son indépendance. La mobilisation et l’implication de la communauté internationale à la recherche d’une solution pacifique à cette crise ont permis une réconciliation et le rétablissement de l’autorité de l’État Comorien sur l’île d’Anjouan. L’accord cadre de réconciliation a été signé à Fomboni sur l’île de Moheli le 17 février 2001 entre toutes les parties Comoriennes sous l’égide de la communauté internationale. Cet accord cadre a défini les bases d’une nouvelle gouvernance à travers une loi fondamentale constitutionnelle du 23 décembre 2001 qui prévoit deux principes fondamentaux à savoir : Une Présidence tournante entre les îles de l’Archipel des Comores et d’autre part une large autonomie des îles dans la gestion des affaires insulaires en harmonie avec l’intérêt public national des Comores.
Le pays est en train de s’installer dans la dictature, l’arbitraire et les violations massives des droits de l’homme. C’est pour cette raison que l’Onu y a dépêché une mission d’expertise en 2017, mission qui n’a pas pu régler le problème, la Cour Africaine des Droits et des Peuples aussi mais sans succès. Nous entendons saisir les juridictions, institutions et organisations internationales pour statuer et se prononcer sur la légitimité internationale du régime dirigé par le Président Azali Assoumani et les conséquences juridiques des décisions et engagements pris depuis la fin de son mandat électif le 26 mai 2021.
Ibrahima Ndiaye
Source: Mali Tribune