Face à la situation sociopolitique tendue en commune V du district de Bamako, provoquée par la gestion solitaire du maire Amadou Ouattara, 32 conseillers communaux sur les 45 de ce conseil communal se sont regroupés en un collectif dénommé ‘’ collectif des trente-deux conseillers de la Mairie de la commune V du district de Bamako’’ pour exiger le départ immédiat du maire, Amadou Ouattara. Ils ont rendu public leur désapprobation officielle et unanime le jeudi 23 mai dans l’enceinte de la mairie à la faveur d’un point de presse. Selon eux, le maire Amadou Ouattara, sans nul doute devient de plus en plus une entrave majeure pour la bonne marche de la municipalité en CV du district de Bamako.
Quand est-ce que le maire Amadou Ouattara comprendra que les carottes sont cuites pour lui dans la gestion des affaires en Commune V ?
La question mérite d’être posée, au regard de son entêtement à se maintenir, malgré divers avertissements, suite aux différentes manifestations de contestation des jeunes et des commerçants de sa commune. Pire, le maire Amadou Ouattara, continue de faire sourde oreille. D’ailleurs, il a décidé de s’inscrire dans un bras de fer avec ceux-ci, cela en affichant sa ferme volonté de ne pas changer sa façon de gérer les affaires de la cité.
Constatant la gestion catastrophique du maire Ouattara et son incapacité de s’en sortir, 32 conseillers de son Conseil, soucieux du développement de leur commune sont montés au créneau pour réclamer son départ immédiat.
Regroupés au sein du collectif dénommé ‘’ collectif des trente-deux conseillers de la Mairie de la commune V du district de Bamako’’ ces derniers justifient leur action par le fait que M. Ouattara, est le seul et l’unique responsable de plusieurs dysfonctionnements au sein de leur autorité municipale.
Munis de plusieurs cas d’exemple, ils ont mis le curseur sur un seul cas, pour démontrer à quel point le maire Ouattara est en train de ramer seul et au sens contraire des intérêts de la population. Il s’agit de l’affaire concernant l’aménagement du terrain de football de Baco-djicoroni. Dans ce dossier, soutient le collectif, le maire Ouattara, à la faveur de la N° 01 du 18 mars 2019, a avoué avoir pris avec un opérateur économique un chèque de 5 000 000 FCFA contre une partie du terrain d’une superficie de 585 mètres carrés. « Ce montant n’a jamais été versé dans la caisse de la mairie » s’indigne le collectif.
Aussi de la mauvaise gestion administrative !
Selon le collectif, le maire Ouattara est loin d’être clair dans sa gestion administrative des affaires de la commune. En guise de preuve, le collectif a dévoilé que le budget du compte administratif au titre de l’exercice budgétaire 2018 a été rejeté par 34 conseillers et accepté par une dizaine seulement. Cela, pour la simple raison que ce budget était caractérisé par une incohérence notoire.
Toujours pour relever des incohérences dans la gestion administrative de leur maire, le collectif a fondé sa preuve sur la gestion de la section de fonctionnement et celle de l’investissement.
Par rapport à la section de fonctionnement, il a souligné que les dépenses effectuées ont dépassé les réalisations des recettes de 17 256 770FCFA. Quant à la section des investissements, il a précisé que la ligne de recettes 1112 (différence positive) qui n’avait fait l’objet d’aucune prévision aux budgets (primitif et additionnel) de 2018, s’est vu doter de la prévision de la ligne de recette 821 (produits des cessions) d’un montant de 535 000 000 FCFA pour une réalisation de 65 264 000 FCFA dans le compte administratif du maire, cela sans l’avis préalable du conseil communal. « Le collectif a saisi la section des comptes de la Cour Suprême aux fins de vérifier l’exécution du budget communal 2018 » a indiqué son porte-parole.
Des abus de pouvoir
Comme si tout cela ne suffisait pas, le maire Ouattara est accusé d’abus de pouvoir à la tête de la mairie de la CV. Le collectif n’a pas manqué de souligner son indignation face au fait que le maire Ouattara a retiré le droit de signature à 30 élus appartenant à 11 partis politiques dont 7 conseillers de sa propre formation politique. « Une requête en annulation contre l’arrêt de retrait de signature a été déposée au Tribunal Administratif de Bamako » a déclaré le collectif.
Par ailleurs, les 32 conseillers du collectif estiment et regrettent le fait que, ce sont ces mauvaises pratiques du maire, qui ont encore plongé la commune dans une crise sociopolitique qui se manifeste par une désobéissance civile des populations à travers des marches, sit-in, cessation de paiement de taxes communales et la fermeture des centres secondaires d’Etat civil.
C’est pourquoi, sans détour, ils réclament et exigent le départ immédiat du maire afin de renouer la confiance entre la mairie et la population. Affaire à suivre !
Par Jean Joseph Konaté
Source: Le Sursaut