Condamné pour apostasie depuis 2014, le jeune blogueur mauritanien, Mohamed Cheikh Ould Mohamed, devrait être libéré en novembre 2017. Cependant, les organisations chargées de la défense des droits de l’homme déplorent sa « détention administrative ».
Les appels demandant la libération de Mohamed Cheikh Ould Mohamed se font incessants. Ce jeune blogueur condamné pour apostasie et blasphème, à travers un article publié sur internet, envers le prophète Mahomet en 2014 a épuisé sa peine, mais jusque-là se trouve incarcéré. Aux dires des autorités pénitentiaires, cette « détention administrative » répond à un souci de sauvegarde de la vie du jeune homme.
Reconnu sous le nom Cheikh Ould Mohamed Ould Mkheitir, Mohamed Cheikh Ould Mohamed serait, aux dires de Rassoul Ould El-Khal, commissaire adjoint aux droits de l’homme mauritanien, «en détention administrative en attendant la fin de la procédure judiciaire. »
Notons que la peine du blogueur a été diminuée. Il avait été condamné pour la peine capitale. Avec cette réduction, il devrait ainsi recouvrer la liberté le 10 novembre dernier. Nous savons qu’il devrait passer deux ans de prison ferme à compter de 2014. A cet effet, il est décevant de constater qu’il passe sa quatrième année de condamnation sans que la cour d’appel à Nouadhibou l’ayant condamné exprime la moindre chose si ce n’est qu’elle cherche à préserver la vie du condamné. C’est en effet ce qui ressort du communiqué d’une vingtaine d’ONG le vendredi 4 mai 2018. Parmi ceux-ci, nous comptons l’Amnesty International. Ces ONG font savoir que Nouakchott fait valoir que le blogueur est « en détention administrative pour sa propre sécurité. »
Au Micro de nos confrères de l’Agence France Presse (AFP), l’avocate de Cheikh Ould Mohamed Ould Mkheitir, Fatimata M’Baye déclare : « Cette rétention administrative viole la loi. Le pourvoi en cassation n’est pas suspensif de la relaxe de M. Ould Mkheitir, qui doit être immédiatement remis en liberté. »
Les différentes ONG de défense des droits de l’homme réclament auprès de l’État mauritanien, la mise en liberté du jeune homme et d’assurer sa sécurité en conséquence.
La Cour criminelle de Nouadhibou l’avait condamné à mort le 24 décembre 2014. À cela va s’en suivre la déclaration de sa réduction de peine qui va fomenter des remous en Mauritanie. Dès lors, le gouvernement adopte une nouvelle loi concernant toutes les personnes condamnées pour apostasie et blasphème. Désormais, la peine de mort est inévitable. Une pratique qui avait cessé d’exister dans ce pays depuis 1987.
Fousseni TOGOLA
Le Pays