« La main de Dieu », c’est le titre du cinquième album de Master Soumy, qui sortira bientôt. L’artiste y reprend les recettes qui ont fait son succès.
Avant sa sortie officielle, il a mis en ligne le titre éponyme. Dans cette vidéo pleine de créativité, l’auteur transporte ses fans vers « la mission coloniale », en s’appuyant sur une célèbre citation de Jomo Kenyatta : « ils sont parvenus à nous faire croire que le Noir équivaut au désespoir. Lorsque les Blancs sont venus en Afrique, nous avions les terres et ils avaient la Bible. Ils nous ont appris à prier les yeux fermés : lorsque nous les avons ouverts, surpris, eux ils avaient la terre et nous la Bible ».
Cela donne le ton. Rien n’est éludé, surtout pas les tares. L’album est, selon son auteur, le miroir des réalités du moment. Tout au long du clip, la notion du travail est évoquée, d’où « La main de Dieu », qui ne vient qu’en aide et ne saurait remplacer le travail qui libère l’homme. Aucun pays ne se développe sans travail et la volonté est ce qui fait l’homme.
« Dieu s’occupe de ses enfants qui se prennent au sérieux », affirme Master Soumy. Cet album, qui intervient 6 ans après le dernier, « Gèlèkan », est le fruit d’un travail recherché, patient. L’artiste se donne le temps nécessaire pour écrire « des textes qui peuvent être écoutés plusieurs années après ». Il a su se créer une marque de fabrique, ou plutôt « une touche personnelle » dit-il, un style authentique et un lexique original. Ses textes, assure-t-il, évoquent son engagement pour les plus démunis et dénoncent l’injustice et la mauvaise gouvernance. S’il reconnaît « apprécier » plusieurs actions de la transition, il veut rester « une sentinelle » et dénoncer quand il le faut.
Recadrage
De son vrai nom Ismaïla Doucouré, le rappeur est aussi auteur, compositeur, producteur, entrepreneur et détenteur d’une Maîtrise en Droit des affaires. Un parcours riche, qu’il entame très tôt, bravant la réticence de ses parents face à son choix. Il commence le rap en créant un groupe avec ses amis du quartier, Mega Best et doit d’ailleurs son nom de scène à l’un de ses camarades.
Le promoteur du Festival Hip-Hop vise le double objectif de promouvoir la culture de son pays et de former les jeunes rappeurs pour les recadrer face aux nombreuses dérives qui ne sont pas rares chez la nouvelle génération.
Aïssata Thiam
Source : Journal Du Mali