Les forces vives de Bankass ont entamé, mardi 21 juin 2022, la désobéissance civile partout dans le cercle. Cette décision intervient après le massacre de 132 civils par des terroristes de la Katiba Macina à Diallassagou, Dianweli et Dégassagou.
A Bankass, dans la région de Bandiagara, les services étatiques et non étatiques, en dehors de la santé et le commerce, resteront fermés jusqu’à nouvel ordre. Les raisons ? Une désobéissance civile a été décrétée par les forces vives de la localité contre la détérioration inquiétante de la situation sécuritaire.
En effet, le cercle de Bankass souffre de l’insécurité grandissante. En plus de la centaine de personnes prises en otage depuis novembre 2021, la situation sécuritaire demeure fragile. La semaine dernière, de paisibles citoyens ont été tués par les forces du mal à Diallassagou et ses environs : Dianweli et Dégassagou. « Ces attaques ont lieu malgré les multiples alertes des populations auprès des FAMa qui n’ont pas intervenu », déplore un responsable du Conseil local de la jeunesse de Bankass que nous avons joint au téléphone. Très en colère, ce jeune leader d’association estime que le cercle de Bankass a été abandonné par les autorités du Mali. « Nous voulons qu’on nous dise si nous ne sommes pas Maliens ; si nous n’avons pas droit à la sécurité comme les autres ; si nous n’avons pas droit d’être écoutés comme tous les autres Maliens », s’est-il plaint.
Désobéissance civile
Pour les populations de Bankass, elles sont délaissées par l’État. C’est pourquoi elles ont manifesté leur colère ce mardi à travers une désobéissance civile. « Nous sommes au regret de vous annoncer qu’à partir du mardi 21 juin 2022, jusqu’à nouvel ordre, nous observons la désobéissance civile, conformément à l’article 121 de la constitution de 1992 », ont précisé les forces vives de Bankass. Elles ont ainsi décidé de la fermeture des services étatiques et non étatiques en dehors de la santé et du commerce. « Par conséquent, nous demandons la fermeture des services étatiques et non étatiques, exceptés les centres de santé, le commerce et les ambulances jusqu’à la levée du présent communiqué », ont-elles ajouté.
Les Bankassois ont exprimé, à travers une marche, leur mécontentement. Selon eux, Bankass « est délaissé » par les autorités. Le président de la jeunesse du cercle, Mamoudou Guindo, a précisé que la désobéissance civile continuera jusqu’à ce que l’État donne des garanties concernant la sécurisation des personnes et leurs biens. Quelques heures après le début de la désobéissance, le gouverneur de la région de Bandiagara a reçu les forces vives de Bankass en vue d’une sortie de crise.
Il faut rappeler qu’une équipe gouvernementale s’est rendue sur le lieu de l’attaque.
Jusqu’au moment où nous mettions sous presse cette information, le mot d’ordre de la désobéissance civile n’était pas levé.
Boureima Guindo