Au lendemain de la libération de la France, les autorités coloniales, sentant la colère des tirailleurs sur leur condition de vie pas enviable, décident rapidement de rapatrier ces héros noirs au bercail. C’est ainsi, que le contingent des tirailleurs libérateurs de France accoste à Dakar le 21 novembre 1944, pour être démobilisé à 15 km de là, dans le camp de Thiaroye.
En effet, les français pour ne pas avoir à payer les indemnités de service des tirailleurs, font venir la veille de leur arrivée des autos mitrailleuses dans le camp de Thiaroye. Dans le secret de la nuit, les officiers français ouvrent le feu sur les tirailleurs sans défense et font des centaines de morts. Seuls quelques-uns survécurent à ce massacre que la France traite de mutinerie orchestrée par ces martyrs.
La version officielle selon les bourreaux laisse entendre une rébellion armée « les tirailleurs ont été rassemblés sur l’esplanade du camp de Thiaroye, ils ont tiré les premiers et les officiers français ont riposté. Le bilan officiel fait état de 35 morts et 35 blessés ». Par contre selon Armelle MABON, historienne à l’Université de Bretagne Sud, le massacre de Thiaroye a été prémédité par des généraux français « ce qui s’est passé à Thiaroye était un crime de masse prémédité » confie-t-elle.
77 ans après l’hécatombe, les Etats ouest africains restent cois sur la requête des familles des victimes qui ne demandent rien d’autre que l’exhumation des corps. 202 sépultures remplissent le cimetière militaire de Thiaroye. En 2001, le Mali a érigé un monument à la mémoire des martyrs de Thiaroye. A ce jour, l’Etat français continue à nier les faits et refuse de rembourser la solde spoliée des tirailleurs à leurs familles.
Amadou Sankaré
Stagiaire
Source: Bamakonews