En septembre 2021, Paris annonçait de réduire de 50 % le nombre de visas pour les Marocains, en raison de la réticence de Rabat de rapatrier ses ressortissants en situation irrégulière en France.
Le ministre français chargé du commerce extérieur, Olivier Becht, a appelé mardi 18 octobre à « dépasser les tensions » entre la France et le Maroc, alimentées notamment par les restrictions des visas Schengen délivrés aux Marocains. « Il faut écrire une nouvelle page », a plaidé M. Becht devant la communauté française, citant les énergies renouvelables, les infrastructures, la construction navale et ferroviaire, l’aéronautique…
La décision de Paris en septembre 2021 de diviser par deux l’octroi de visas au Maroc et à l’Algérie, arguant de la réticence de ces pays à reprendre leurs ressortissants en situation irrégulière dans l’Hexagone, a été particulièrement mal reçue par les Marocains. Une mesure qualifiée d’« injustifiée » par le gouvernement et de « grande maladresse » dans les milieux intellectuels.
Ce durcissement a déclenché des vagues d’indignation sur les réseaux sociaux et dans les médias marocains et jeté un froid dans les relations entre Rabat et Paris. Des discussions à haut niveau ont eu lieu entre les autorités françaises et marocaines à ce sujet depuis le printemps 2022, souligne-t-on du côté de la diplomatie française. Elles sont toujours en cours.
« Hub vers l’Afrique »
Parmi les autres sources du mécontentement marocain figurent la position jugée trop attentiste de Paris sur la question du territoire disputé du Sahara occidental – « cause nationale » – et la nouvelle lune de miel de la France avec l’Algérie, grande rivale régionale.
Lors de sa visite à Casablanca et Rabat, jusqu’à jeudi, M. Becht devait s’entretenir notamment avec le ministre marocain de l’industrie et du commerce Ryad Mezzour et son collègue chargé de l’Investissement, Mohcine Jazouli. Il doit également rencontrer des investisseurs et participer à un forum d’affaires africain.
Sa visite a pour premier objectif de renforcer le partenariat économique bilatéral, et en particulier relancer les investissements industriels avec le Maroc, « hub vers l’Afrique ». La France est le premier investisseur étranger au Maroc. En 2021, les échanges commerciaux de la France avec le Maroc se sont élevés à 10,7 milliards d’euros.
« Nous pouvons sans doute encore intégrer davantage le Maroc dans les chaînes de valeur hexagonales et tirer un meilleur parti de notre proximité géographique, linguistique et culturelle », a souhaité M. Becht dans un entretien au quotidien marocain L’Economiste publié mardi.