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Maroc – Mohammed VI à Paris : les acteurs économiques rassurés

Autant qu’elle marque la fin de la brouille entre le Maroc et la France, la visite du roi Mohammed VI dégage l’horizon des partenaires économiques des deux pays.

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La rencontre de Mohammed VI avec François Hollande, à Paris, à 17h, aujourd’hui, lundi 9 février 2015, met un terme définitif au vent glacial qui a soufflé sur les relations diplomatiques des deux alliés durant un an. Suite à la convocation du patron du contre-espionnage marocain, Abdelattif Hammouchi, pour “torture” et “complicité de torture” par un juge d’instruction français, à l’ambassade du Maroc à Paris, en février 2014, le Maroc avait suspendu la convention d’entraide judiciaire. Le 31 janvier 2015, un accord a enfin été trouvé et la convention amendée. L’épisode de février 2014 “ne pourra pas se reproduire de la même manière”,  indiquait le jour même Salaheddine Mezouar, ministre marocain des Affaires étrangères, sans que l’on puisse encore dire de quel côté se situe le renoncement.

Les patrons rassurés, les marchés maintenus

Chose certaine, la visite du roi du Maroc à Paris va rassurer la soixantaine de grands patrons français qui avaient accompagné François Hollande au Maroc, lors de sa visite officielle début avril 2013. Les liens économiques entre les deux pays sont si étroits qu’ils sont régulièrement qualifiés d’incestueux. Les entreprises françaises sont présentes sur la quasi-totalité des marchés publics du royaume.Alstom construit les rames du TGV qui devrait relier Tanger et Casablanca d’ici 2017 et a réalisé les tramways de Rabat et Casablanca. GDF Suez, associé avec Nareva, filiale de la holding royal SNI, a mis en service commercial le parc éolien de Tarfaya en décembre dernier. Elle s’est également associée à Nareva et Mitsui pour décrocher la réalisation de la centrale électrique à charbon de Safi, pour 2 milliards d’euros.Le Maroc est également le 6e client de l’industrie française de l’armement en 2013, selon le rapport au parlement sur les exportations d’armes de la France, malgré le marché perdu des 18 Rafales, en 2007. Entre 2008 et 2013, la France a cumulé 1,8 milliard d’euros de commandes du Maroc avec un contrat majeur : la frégate multimission FREMM.

Investissements et grands chantiers poursuivis

Si la fin du bras de fer diplomatique France-Maroc est globalement une bonne nouvelle pour les entreprises françaises, il n’avait cependant pas gelé leurs investissements en 2014. De nouveaux contrats ont même été signés : Vinci, via sa filiale Dumez-Maroc, a décroché la construction du port de pêche de Casablanca pour 56,2 millions d’euros le 2 février 2015 et la SNCF a signé, le 6 janvier, un contrat avec l’Office national marocain des chemins de fer pour assurer la maintenance des rames du futur TGV, via une co-filiale, pour 175 millions d’euros.

Dans les années à venir, la politique de grands travaux ouverte par Mohammed VI devrait se poursuivre. Le ministre de l’Energie a notamment annoncé en décembre dernier un plan total de 3,7 milliards d’euros pour l’introduction du gaz naturel liquéfié dans le mix énergétique marocain. Autant de marchés publics qui seront ouverts aux entreprises françaises.

 

Le Projet solaire marocain, lancé en 2009, ambitionne d’installer une puissance de 2 000 MW à l’horizon 2020, moyennant un investissement de 9 milliards d’euros. Jusqu’ici aucune entreprise française n’est parvenue à remporter directement un appel d’offre lié à la réalisation de la centrale solaire Noor de Ouarzazate. 3 des 4 phases de sa  réalisation ont été confiées à des consortiums menés par le géant saoudien Acwa.

La place de premier partenaire consolidée pour la France

Le Maroc reste un marché essentiel pour les grandes entreprises françaises en termes de marchés publics, mais également en termes d’exportations, où elles sont de plus en plus concurrencées par les entreprises espagnoles. En 2012, la France perdait son titre de premier partenaire commercial du Maroc.

 

L’Hexagone conserve cependant sa première place en tant que client du Maroc. Il concentre 21,4% des exportations marocaines contre seulement 18,9% pour l’Espagne. La France est donc essentielle à l’économie du royaume, lui qui peine tant à exporter. Dans son plan Emergence, il a fait de l’offshoring un secteur clé or en 2013 la France représente, dans ce secteur, 72% des recettes en provenance de l’Union européenne. L’installation d’une usine Renault près du nouveau port de Tanger Med, ouverte en 2012, a vocation à entrainer le développement de la filière automobile au Maroc.

 

Le marché français est également constitué de ses touristes. Le secteur contribue pour 12% au PIB marocain or la France reste, d’année en année, le premier pays pourvoyeur de touristes pour le royaume. Leur nombre a encore augmenté de 2% sur les onze premiers mois de 2014 par rapport à la même période de 2013. Ils représentent ainsi 34% des touristes qui se rendent dans le royaume chaque année. A tel point que le gouvernement marocain a annoncé, le 2 février, un plan d’action de 9,2 millions d’euros pour lutter contre les retombées négatives de l’attentat contre Charlie Hebdo sur son activité touristique.

Source: afrique.lepoint.fr

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