Chaque année, plus de 12 millions de filles sont mariées de forces avant l’âge de 18 ans. Ces filles voient alors leur droit à l’enfance et à l’éducation volé, leurs perspectives d’avenir et d’évolution limitées. Ce qui constitue un obstacle à leur épanouissement.
« Avant de me marier, je jouais avec mes camarades. Maintenant j’ai beaucoup de responsabilités dans mon foyer. Je m’occupe de mon mari, ma belle famille, mon bébé et c’est une routine », nous confie Fanta Dicko, mariée à 13ans et mère à 15ans. Elle a ajouté qu’elle fait le ménage, prépare à manger. « Mes parents m’ont obligée à me marier à cause du manque de moyens financiers et pour préserver l’honneur de la famille », explique-t-elle en larmes. Pourtant, à l’en croire, son unique ambition était de finir avec l’école et avoir un meilleur avenir.
Aminata Sylla une jeune fille de 14 ans résidant à kouloubléni, mariée à un homme plus âgé qu’elle s’exprime en ces termes: « C’est dans notre coutume, nous Sarakolé, d’aller chez nos maris très jeunes, donc nous n’avons pas le choix. Face à cette situation, les décisions sont prises par les parents. »
Bintou, une pauvre jeune fille exprime ce qu’elle ressent : « on s’est marié un mois après mon arrivées ici. Je ne m’y attendais pas. » Selon ses dires, elle avait 15 ans et son époux avait 60 ans avant leur mariage. «Je n’avais jamais pensé au mariage. Nous sommes pauvres, c’est pour cela que j’ai été obligée d’épouser un vieux comme lui », s’indigne-t-elle.
Selon M. Diallo, un parent, il n’ya aucun inconvénient à se marier très jeune ; au contraire, une jeune fille qui se marie très tôt est très chanceuse. Elle apporte tout le bonheur du monde. Au préalable quand elle est vierge, elle honore sa famille, sa belle famille, ainsi que son mari ; elle s’occupe bien de la maison, prend soin de son mari et est soumise. « C’est le devoir d’une femme, jeune ou pas. Cette responsabilité est une obligation. C’est notre tradition et nous la respectons. Nos jeunes filles se marient très vite et je n’y vois pas de conséquence ; toute mes filles ont accouché sans aucunes difficultés et normalement », soutient-il
Enfin, madame Tangara Awa, mère de 3 enfants, psychologue résidant à Doumanzana, a mis l’accent sur certains inconvénients du mariage précoce des jeunes filles à Bamako, notamment les différentes difficultés qu’elles rencontrent lors de l’accouchement : fistule, les infections leucorrhées et d’autres maladies. Le Mariage précoce, selon elle, joue psychologiquement, moralement et physiquement sur une jeune fille. « Nous lançons un appel à tous les parents de revoir cette situation et d’envisager l’abandon de cette pratique. », a-t-elle conclu.
Source: Le Républicain-Mali