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Mariage au Mali : Des rituels basés sur la tradition

Depuis la nuit des temps, différents rituels dans nos mariages sont basés surtout sur les traditions. Ce sont les valeurs et les croyances socio culturelles en vigueur dans nos sociétés. Ces rituels contribuent à la paix,à la stabilité dans nos foyers et la protection des deux mariés. Il est important de signaler que de nombreuses personnes pratiquent ces rituels, sans connaître leur valeur et le sens.

 

Dans une cérémonie de mariage à Lafiabougou, vers 18 heures, on fait sortir la mariée Assitan Coulibaly habillée en grand boubou bleu, la tête recouverte du typique pagne noir de la nouvelle mariée. Elle prend place au milieu d’une petite foule. Plusieurs chansons traditionnelles flattent les qualités de cette nouvelle mariée. Deux vieilles sexagénaires, Youma Fayiké et Kadiatou Coulibaly ont fait asseoir et lever quatre fois la nouvelle mariée, avant de lafaire asseoir définitivement sur un mortier renversé. Après, Youma commence à laver les pieds d’Assitan dans une calebasse neuve.Et après, elle lave les mains et le visage de la nouvelle mariée.

Selon Youma la « magnabaga » d’Assitan , cette scène est la grande ablution des mariées appelée communément« Kunkoli ou sekoli » chez les Bambara. C’est une tradition qui se pratique pendant les mariages dans notre société sans distinction de religion.La grande ablution est utilisée par la majeure partie des ethnies du Mali.C’est après le «kounkoli» que la nouvelle mariée peut rejoindre son mari dans la chambre nuptiale. Elle précise que «La grande ablution permet aux femmes de passer du statut de célibataire à celui de mariée.

Elle lave les péchés de l’enfance. C’est un lavage psychologique à l’issue de laquelle la nouvelle mariée se sent vraiment femme. Youma Fayiké explique que la grande ablution se fait une seule fois dans la vie d’une femme.Après le divorce du premier mariage, si la femme fait un autre hyménée, elle n’a plus droit à la grande ablution.

La grande ablution revêt des nuances chez certaines ethnies. La femme de caste peul Assetou Bah, explique que dans son ethnie le « Kunkoli »se fait à une certaine heure induite de la nuit. Chez les Peuls, le rituel ne se limite pas seulement à la verles pieds et le visage de la mariée. C’est tout son corps qui est lavé devant une petite foule de parents.Pour Assetou Bah aussi la grande ablution a la même signification que celle indiquée par Youma Fayiké.

Il est important de signaler que la grande ablution n’existe pas dans certaines ethnies.Oumou Touré, sonrhaï explique que la cérémonie « Kunkoli ou sekoli », n’existe pas dans leur tradition. Chez les Sonrhaï, le soir du mariage on demande à la jeune mariée d’aller faire « dianaba koli » dans les toilettes, le lavage purificatif selon la religion musulman. Après on lui fait porter le grand boubou et le foulard de la nouvelle mariée. Elle est conduite dans la chambre nuptiale . S’il arrive que la jeune mariée ne sait comment faire « djanaba Koli » une personne sera chargée de lui expliquer avant qu’elle n’entre dans les toilettes.

Un autre lieu,une autre mariée. Nous sommes à Medina-Coura, Mariam Sangaré la nouvelle mariée est sortie de la chambre nuptiale, après y avoir passé une semaine.La sortie est consacrée à la collecte des affaires de la jeune mariée (trousseau) communément appelé les « kognonminai ». La nouvelle mariée, Mariam a eu un enfant avec son époux avant leur union. Le soir, elle se prépare pour partir chez son mari. Le trousseau est prêt. C’est parti pour une série de rituels avant que Mariam n’arrive dans la maison de son conjoint.à la sortie de la famille devant la porte, la maman de Mariam Assetou Keita fait le guet.

Pourquoi Assétou a fait ce geste ? Elle ne connaît pas la signification ? C’est un rituel exigé pour cette circonstance.Bintou Camara, septuagénaire explique que toutes les mamans doivent faire ce geste avant le départ de leur fille. En l’absence de la mère, c’est la marraine qui accomplit ce rituel.Elle ajoute que la maman ou la marraine donne à boire à sa fille pour lui souhaiter le bonheur et la paix intérieure dans sa nouvelle vie.

à la sortie de la maison, sous un pneu de chacune des deux voitures ( celle dans laquelle la mariée a pris place et celle qui transporte le trousseau de la mariée), Bintou Camara a placé une louche en bois. La louche sera brisée quand les véhicules vont démarrer. La mariée laisse ainsi derrière elle la malchance. Elle et ses affaires arriveront bien à destination. Car une nouvelle mariée est visée par de nombreuses personnes qui lui jettent le mauvais sort.

Avant Maïmouna dans sa belle famille, c’est son fils qu’on a fait entré. Bintou Camara explique que l’enfant entre avant la mère parce que,l’enfant est le fondement du mariage et c’est la maman qui protège l’enfant. Sinon,le contraire se produit. Si l’enfant tombe malade, il ne va pas s’en sortir.

Baya Traoré

Source : L’ESSOR

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