Le ministère de l’Industrie et du Commerce, en partenariat avec le Programme des nations unies pour le développement (PNUD) et Onu-Femmes, consulte nos productrices, commerçantes, transformatrices et exportatrices… dans la perspective de la mise en œuvre la Zone de libre échange continental africaine (Zlec).
Organisé dans cette optique, l’atelier de concertations nationales de deux jours (du 12 au 13), a débuté hier dans un hôtel de la place. Objectif : prendre en compte les préoccupations des femmes maliennes dans la mise en œuvre de cette zone économique. Le choix d’impliquer les femmes à la mise en œuvre de cette ambition continentale répond à une volonté affichée des premiers responsables du continent.
Lors de la 13è session extraordinaire de leur Conférence tenue virtuellement en décembre dernier, les chefs d’État et de gouvernement de l’Union africaine ont invité le secrétariat permanent de la Zlec à élaborer un protocole additionnel sur les femmes dans le commerce et qui fera partie intégrante de l’Accord. Subséquemment à cette décision, le secrétariat permanent a saisi le Pnud afin d’organiser une conférence africaine sur ledit thème. Les présentes concertations constituent l’étape nationale de la préparation de la Conférence continentale qui se tiendra en septembre prochain.
En la matière, la création de ce marché unique est une des étapes clés dans la mise en œuvre de l’Agenda 2063 de l’Union africaine : une Afrique intégrée, prospère et en paix, a souligné le ministre de l’Industrie et du Commerce. Dans ce cadre, les femmes jouent un rôle économique important notamment dans le commerce de détail en Afrique et singulièrement au Mali.
À titre illustratif, a précisé Mahmoud Ould Mohamed, elles représentent 61,2% des acteurs intervenant dans la vente des tissus et des friperies, 87,1% des vendeurs de vivres frais et 71% des vendeurs de céréales. Cependant, des analyses ont montré que les femmes sont propriétaires de moins de 30% des commerces de gros et de détail. Dans la plupart des cas, les femmes opèrent dans l’informel en exerçant des activités commerciales de subsistance.
«Par ailleurs, nous savons qu’elles sont confrontées à des problèmes tels que l’accès au financement du fait du caractère informel de leurs activités, la complexité des procédures administratives et douanières pour l’importation et l’exportation surtout la sécurisation de leurs biens», a noté le ministre Ould Mohamed.
Pour lui, les résultats escomptés dans le cadre de la réduction de la pauvreté, l’amélioration des conditions de vie des populations, ne peuvent être atteints sans prendre en compte les femmes et les jeunes qui constituent plus de 70% de la population du continent. Ces franges sont d’ailleurs les premiers bénéficiaires de la Zlec qui doit contribuer à réduire le chômage des jeunes et faire baisser l’immigration illégale, a-t-il insisté.
L’Accord instituant la Zlec vise à créer progressivement un marché libéralisé pour les marchandises et services d’origine du continent à travers des cycles successifs de négociations. Il vise également la libre circulation des capitaux et des personnes physiques, et la facilitation des investissements en vue d’un développement socio-économique inclusif et durable, de la réduction de la pauvreté, des inégalités de genres et d’une transformation structurelle des États parties.
Entré en vigueur le 30 mai 2019, soit trois années après le début des négociations en 2016, il enregistre aujourd’hui la signature de 54 États sur les 55 que compte l’Afrique, 37, dont le Mali ont formellement déposé leurs instruments de ratification auprès de la Commission de l’Union africaine. Lorsque tous les États membres auront ratifié l’Accord, la Zlec sera un marché de plus de 1,2 milliard de consommateurs.
Makan SISSOKO
Source : L’ESSOR