(Agence Ecofin) – Pour répondre aux besoins de financement accrus de leur budget 2022, les Etats de l’UEMOA comptent plus que jamais sur le marché financier régional, à flot depuis trois ans.
4672 milliards FCFA (8,15 milliards $). C’est le montant que les pays membres de l’UEMOA prévoient de lever sur le marché financier régional, organisé par l’Agence Umoa-titres en 2022.
Selon le calendrier prévisionnel rendu public lundi, la Côte d’Ivoire cherche à mobiliser pas moins de 1185 milliards FCFA, en hausse par rapport à ses objectifs de l’année dernière. Cette année, l’Etat ivoirien ne sera pas la seule économie friande de ce marché à flot depuis 3 ans. Le Burkina Faso affiche également de fortes ambitions. Ouagadougou s’annonce avec l’objectif de lever 1125 milliards FCFA.
Baisse des prévisions due au Mali
Globalement, ces projections de levées de fonds sont en baisse de 12% par rapport aux prévisions de début 2021 qui tablaient sur 5333 milliards FCFA, alors que certains pays de l’Union semblent de plus en plus portés vers les marchés extérieurs, à la recherche de sources de diversification de leur dette.
La baisse peut également être attribuée à la suspension du Mali dont le recours au marché s’est accentué l’an dernier. Selon son budget 2022 adopté en décembre, Bamako compte lever plus de 1000 milliards FCFA sur le marché des titres publics. Un objectif en nette augmentation par rapport aux 754 milliards FCFA que le gouvernement, pressé de toute part, avait réussi à collecter en 2021 pour sauver son budget, finalement réajusté en cours d’année.
A l’échelle de l’Union, c’est la deuxième année de fléchissement des objectifs de mobilisation après le record établi en 2020 à 8687 milliards FCFA sous l’effet de la covid-19. Toutefois, on est loin de descendre sous la barre des 2400 milliards de 2018.
Des objectifs différents
En 2022, les plus importants émetteurs ont rehaussé, dans l’ensemble, leurs objectifs sur le marché. Alors que les besoins de financement se sont accrus, seul le Bénin, et dans une moindre mesure le Togo et la Guinée-Bissau affichent une ambition moins forte qu’en 2021. Cotonou qui a opté depuis l’année dernière pour les marchés internationaux des capitaux a réduit considérablement ses sorties sur Umoa-titres.
Pour cette année, le pays dirigé par l’homme d’affaires, Patrice Talon, a baissé de 261 milliards FCFA ses intentions à 405 milliards FCFA contre 666 milliards FCFA. Le Burkina Faso et la Côte d’Ivoire vont quant à eux poursuivre leur rythme de sortie sur le marché.
Les objectifs de l’Etat ivoirien restent toutefois en deçà de ses performances de l’année dernière, où il avait levé 1561 milliards FCFA, sur 1500 milliards FCFA finalement émis.
Le pays des Hommes intègres reconduit sa performance de 2021, 1125 milliards FCFA comme objectif de 2022.
Fiacre E. Kakpo
Source: agenceecofin