Le président de la commission de l’Union africaine (UA) a réagi une nouvelle fois au calvaire des migrants subsahariens en Libye. Au siège de l’organisation à Addis-Abeba, en Ethiopie, Moussa Faki Mahamat a pris la parole pour évoquer une question « dramatique » et un « crime contre l’humanité ».
Il y a quelques mois, l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) avait pourtant documenté le trafic d’êtres humains en Libye. Mais l’ancien ministre tchadien des Affaires étrangères dit n’avoir pas imaginé la difficulté de la situation et être tombé des nues devant les images filmées par CNN. « Nous ne pensions pas avoir atteint ce degré où des êtres humains sont vendus dans un souk au plus offrant », déclare Moussa Faki Mahamat.
Cette situation a été mise en lumière la semaine dernière par un reportage de la chaîne américaine de télévision CNN. Des migrants nigérians étaient vendus en Libye comme esclaves pour 400 dollars. Le président de la commission de l’Union africaine (UA) a annoncé le départ de toute urgence pour la Libye de la commissaire aux Affaires sociales, Amira Elfadil.
Une aide aux rapatriements demandée
« C’est un message direct aux autorités libyennes, poursuit-il. On aura la même démarche avec ceux qui sont dans la partie est du pays », à savoir le territoire contrôlé par le maréchal Khalifa Haftar. « Nous allons porter le même message à outes les parties qui ont une existence, qui contrôlent une partie du territoire et qui sont fréquentables ».
Pour le président de la Commission de l’UA, les migrants africains bloqués en Libye doivent être rapatriés, du moins ceux qui le souhaitent. « Je lance un appel à tous les Etats-membres de l’Union africaine, au secteur privé africain et aux citoyens africains pour qu’ils fassent des contributions financières en vue d’aider à alléger les souffrances des migrants africains en Libye, a-t-il encore déclaré. J’exhorte les Etats-membres qui disposent de moyens logistiques à les mettre à la disposition pour faciliter l’évacuation de la Libye des migrants africains qui le désirent ».
Le Rwanda s’est d’ores et déjà proposé.
Sur le volet juridique, une enquête a été ouverte par la Commission africaine des droits de l’homme. La Libye a promis de coopérer. Mais pour Moussa Faki Mahamat, une solution durable repose sur le règlement du conflit dans le pays.
Publié le 22-11-2017