« Vision Mara » est l’intitulé d’une émission de l’ancien Premier ministre Moussa MARA sur des thèmes et sujets d’actualité du pays. A travers cette approche, il partage sa vision, fait des prises de positions politiques sur les réseaux sociaux.
Son dernier thème, publié sur sa page Facebook, le dimanche dernier, portait sur le découpage territorial initié en 2012 par feu le président Amadou Toumani TOURE. L’initiative a également été poursuivi par le président Ibrahim Boubacar KEITA.
Depuis, le projet connait un enlisement. Des régions ont été nouvellement créées sans les cercles et les communes. Pour Moussa MARA, la situation est consécutive à des problèmes de moyens.
« Nous n’avançons pas parce que le pays n’a pas les moyens des ambitions affichées. Le Mali n’a pas les moyens humains, matériels et financiers de faire fonctionner normalement 19 régions, près de 80 cercles et près de 300 arrondissements et 800 communes », a affirmé l’ancien Premier ministre.
Pour attester ces propos, il rappelle que les gouverneurs sont nommés alors qu’il n’y a pas de gouvernorats. Idem pour les services locaux.
En effet, soutient-il, il n’y a pas de ressort financier pour faire fonctionner ces structures.
« Nous sommes en train de nous leurrer. Nous n’avons pas les moyens de faire ce que nous voulons. Donc, il est prudent de nous arrêter, de nous asseoir pour trouver une solution à cette organisation territoriale », a préconisé MARA.
Puis, poursuit-il, avant de nommer un gouverneur, il faut construire un gouvernorat et le doter d’un budget de fonctionnement. Idem pour un directeur régional. Contrairement à ce principe, regrette-t-il que les responsables sont désignés bien avant les moyens qui doivent être mis à leur disposition.
Outre les moyens financiers, l’ancien Premier ministre estime que ce projet souffrait de logique en soutenant que l’architecture proposée n’est plus d’actualité. Pour lui, le nombre de niveau administratif est élevé : arrondissement, cercle et région.
« Avoir trois niveaux administratifs, ce n’est presque une réalité dans aucun pays. Et les pays sont en train de les réduire. Pourquoi pas le Mali. Stopper ce processus et dire la vérité aux Maliens », a-t-il déclaré, tout en plaidant pour le maintien de deux niveaux administratifs.
Pour y parvenir, il avance deux hypothèses. Pour MARA, il faut supprimer les cercles soit en augmentant les régions. Ou, propose-t-il de transformer tous les cercles en régions.
En tous cas, pour l’ancien Premier ministre, la mise en œuvre d’un projet de découpage territorial répondant aux besoins de la population prend du temps et doit être minutieusement pensé.
Egalement, MARA pense qu’il fallait déconnecter l’élection des députés des cercles. Il se justifie en soutenant que derrière des empressements pour l’application de ce projet, se cache des ambitions politiques avec l’augmentation du nombre de députés.
« Les députés, nous devons les élire autrement par circonscription. Un député par circonscription », a proposé Moussa MARA.
S’agissant de la capitale malienne, soutient-il qu’il est aussi important qu’elle soit réorganisée, à travers la mise en œuvre du programme le Grand Bamako. En effet, pour lui le district de Bamako ne correspond plus à la réalité de la capitale.
« Nous devons reconfigurer Bamako et son environnement dans le cadre d’une super région. L’administration du territoire aide au développement économique, mais si elle n’est pas bien pensée, nous allons vers la déception des citoyens », a-t-il martelé.
Par Sikou BAH
Source : Info-Matin