Au cours de l’émission, « Débat politique » de la semaine passée sur la Radio KLEDU où il était l’invité du jour, Mamadou Bakary Sangaré dit Blaise, le Président du parti CDS-mogotiguiya n’a pas manqué de livrer à son auditoire, un discours totalement populiste et fanfaron. Emission au cours de laquelle, ce véritable thuriféraire du régime IBK a soigneusement camouflé toutes les failles et dérives de l’actuelle gouvernance.

En effet, il est d’une certitude évidente que l’un des facteurs majeurs des échecs répétés du Pouvoir en place, c’est d’avoir maladroitement créé un clan présidentiel constitué de formations politiques hétéroclites aux essences disparates. Des cadres véreux aux idéaux volatils qui n’ont point hésité à se saisir de leurs « tabourets » pour aller précipitamment se faire une place confortable auprès d’Ibrahim Boubacar Kéita dès les premières heures où celui-ci fut pressenti pour être le tout prochain Président de la République. Que peuvent réellement apporter aux maliens, tous ces individus aux ressources manifestement épuisées ? A quoi bon s’obstiner à attribuer de hautes fonctions à des hommes politiques aux carrières visiblement usées ? IBK aurait-il lui-même les mains liées vis-à-vis de ces ignobles « prédateurs » ? « Les soixante et quelques partis politiques qui ont rallié le camp présidentiel  se sont engagés par confiance envers la personne d’IBK car tous estimaient que seul, il en était digne et véritablement capable d’assurer la mission qui lui avait été confiée. », a-t-il déclaré lors de l’émission. Blaise a pourtant été entièrement évasif et tergiversant sur des questions brûlantes telles que la corruption en milieux scolaire et universitaire particulièrement à l’ex-ENA, transformant peu à peu l’école malienne en un vrai « sanctuaire » de médiocrité, la pénurie des cartes d’identité et passeports, l’insécurité grandissante etc. Ce n’est pas en insistant sur des arguments aussi courts du genre « Il n’existe pas de policier en dehors du citoyen qui constitue lui-même son premier protecteur », qu’on parviendra à rassurer pleinement les esprits. Ce n’est pas en voulant dissimuler les défaillances des forces de l’ordre à travers un dédouanement aussi aisé qu’on réussira à mieux garantir la sécurité publique. Concernant sa nomination en tant que Conseiller spécial du Chef d’Etat, Blaise a fait savoir qu’il a accepté ce poste afin de pouvoir porter « plus haut », les problèmes « d’en bas » en faisant par la suite entrevoir cela comme un gage de sa « crédibilité ». Si tel est le cas, l’on est alors fondé de se demander ce qu’un politicien versatile et déliquescent comme Blaise pourrait bien faire changer sous l’influence d’un président aussi monopoliste qu’IBK et qui n’a  d’yeux que pour son propre prestige. En général, l’un des plus tristes recours des hommes politiques en manque de légitimité, c’est le sophisme. Si les grands discours, les belles philosophies avaient un impact réel sur la marche d’un pays, le Mali irait certainement très loin. Malheureusement, l’une des pires choses à déplorer dans ce pays, c’est que plusieurs personnes semblent ignorer avec persistance que les belles rhétoriques n’ont forcément jamais été synonymes de vérité. Et Blaise Sangaré est un de ces leaders qui aiment bien se servir de cette « arme empoisonnée » afin de pouvoir  enrégimenter dans leur traquenard, tous ceux-là qui tardent encore à identifier leur vraie personnalité.

Modibo Kane DIALLO

Source: Sirene