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Mamadou Bakary Sangaré dit Blaise, Président de la CDS : « Il nous manque une classe politique capable …»

Le jeudi 29 août 2019, une délégation de l’ADEMA-PASJ conduite par son président, Pr Tiémoko Sangaré, a été reçue au siège de la Convention Sociale Démocrate (CDS-Mogotiguiya) par Mamadou Bakary Sangaré, dit Blaise, entouré par plusieurs cadres de son parti. A huis-clos et pendant plus de 2 heures, les deux directions ont échangé sur des sujets relatifs à la situation du pays et à leurs formations respectives. A la fin de cette rencontre, le président de la CDS-Mogotiguiya a répondu aux questions de journalistes.

 

‘’Nous plaçons cette rencontre dans le cadre de la nécessaire concertation entre les acteurs politiques de notre pays, qui doit être une tradition politique parce que cela procède au renouvellement des idées et aussi la réflexion permanente des actions, des sujets qui sont des grandes préoccupations de notre pays… ‘’, a expliqué Mamadou Bakary Sangaré.

Parmi ces préoccupations, il a cité le Dialogue politique inclusif proposé par le Président de la République. Il s’agit, dit-il, d’un évènement majeur, un déterminant pour définir les actions et les engagements, pour baliser les futures actions de notre pays. A en croire le premier responsable de la CDS, il est important que les acteurs de la même majorité politique harmonisent leurs points de vue afin de créer une nouvelle dynamique. « L’ADEMA a son approche par rapport à la question, qui est évidemment la participation à ce dialogue et c’est logique. Son approche, c’est aussi comment inviter les autres partis politiques, qu’ils soient de la majorité ou de l’opposition. Comment obtenir l’adhésion de l’ensemble de la classe politique à ce débat politique. Comment harmoniser nos avis sur les grandes  questions qui sont dans les TDR déjà proposés. Est-ce qu’il y a des priorités dans ces termes de référence. Est-ce qu’il faut avoir des avis politiques communs sur telle ou telle thématique…

Ce sont des choses que nous devons faire avant que le débat soit ouvert. Ça peut être une façon de raccourcir le délai, de préciser les objectifs. Je crois que cela était essentiel. L’ADEMA a ses points d’analyse. Nous avons mis en face ce que nous avons pour pouvoir trouver des points de convergence et avancer ensemble », a-t-il tenu à préciser.

Le « Mogotigui » pense que l’Ensemble pour le Mali (EPM) a vécu et qu’il doit continuer à vivre. « L’EPM a vécu parce que sa vocation première était de créer un ensemble politique pour soutenir la candidature du Président de la République. C’était le point de convergence. Nous avions un candidat commun, nous avons soutenu ce candidat, nous avons animé la campagne, nous avons contribué à renouveler son mandat, ça c’est l’œuvre de l’EPM », a-t-il souligné.

De l’avis de Mamadou Bakary Sangaré, l’EPM doit vivre à travers « une nouvelle reformulation pour animer le mandat du Président de la République, le mettre à la lumière et le mener à terme afin d’avoir une démocratie pacifique, de développement pour le Mali ». Il faut insuffler une nouvelle vocation à la plateforme Ensemble pour le Mali. « À la CDS, nous voulons un EPM politique, composé de partis politiques suffisamment représentés pour porter l’action politique. Aujourd’hui, ne nous voilons pas la face : c’est ça qui nous manque. Il nous manque une classe politique capable de donner des idées, de les renouveler, de vendre l’espoir au peuple malien et de porter les actions politiques parce que nous avons vocation de le faire, nous avons la mission de le faire et nous nous engageons à le faire. Ça, c’est EPM qui doit faire, ça c’est l’avis de la CDS », a fait savoir Blaise Sangaré.

Raisonner sur l’essentiel et se poser la question fondamentale

Pour éviter toute confusion sur l’idée du dialogue politique ou dialogue national, le président de la CDS propose que l’ensemble de la classe politique se retrouve sans clivage. Une telle rencontre, a-t-il noté, permettra de faire ressortir les points médians qui lient les formations politiques. « Raisonnons sur l’essentiel et posons-nous la question fondamentale de savoir : qu’est-ce que nous devons faire pour créer cette convergence au niveau des différents fils de ce pays ? », a-t-il déclaré.

Les acteurs politiques, insiste Mamadou Bakary Sangaré, devraient se mettreensemble pour faire l’inventaire des  problèmes, indexer ce qui est essentiel et sur ce qui peut ne pas l’être. Il s’agit, a-t-il ajouté, d’écarter les sous-points qui n’ont pas d’intérêts majeurs et immédiats. « Sur l’essentiel, je doute que les acteurs politiques de bonne foi ne puissent pas s’entendre ». Et si les acteurs politiques doivent porter le Dialogue politique inclusif, reste que « le Mali n’est pas que politique, il est aussi économique et social» a-t-il martelé.

A en croire notre interlocuteur, personne n’a dit que l’accord pour la paix et la réconciliation, les questions de sécurité et de gouvernance seront élagués. « Ce sont des questions essentielles sur lesquelles, évidemment, les acteurs politiques et autres donneront leur avis et qui seront aussi des forces de proposition pour mieux orienter l’action politique des acteurs et des gouvernants », a-t-il précisé. Pour lui, c’est un dialogue suffisamment ouvert et porteur pour redéfinir toutes les préoccupations, les mettre par ordre de priorité et y aller ensemble.

Chiaka Doumbia

Source : Le Challenger

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