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#MaliSansVBG : au-delà des 16 jours d’activisme, continuer la lutte

Le blogueur Ousmane Makaveli estime que le combat contre les violences basées sur le genre doit aller au-delà des 16 jours d’activisme. Pour lui, les grands changements se font toujours dans la durée.

L’un des mérites de cette campagne, que nous avons suivie sur Benbere, est d’avoir fait comprendre que les violences basées sur le genre concernent les hommes au même titre que les femmes. Au terme des 16 jours d’activisme, il faut saluer l’implication, l’engagement des internautes et activistes pour mettre fin aux violences basées sur le genre et, encore plus important, pour donner aux femmes une place prépondérante et méritée dans nos sociétés.

Les contraintes qui freinent le développement et l’épanouissement de la femme en tant qu’être humain sont nombreuses. A titre d’exemple, nous pouvons citer les pesanteurs sociales. La lutte pour l’égalité, l’émancipation ne doit connaitre de répit que quand les hommes et les femmes auront accès aux mêmes opportunités et pourront jouir des mêmes libertés.

Il est utile de rappeler que c’est durant toute l’année que certaines femmes se font harceler au travail, violer dans les rues, violenter par leur mari ou copain. A cela, viennent s’ajouter les mariages forcés, les mutilations. C’est durant toute l’année que certaines femmes n’ont pas accès aux soins de santé, à l’eau potable, à l’aide pour l’entreprenariat etc. C’est aussi durant toute l’année que les femmes, malgré tout, travaillent et contribuent au développement du pays, au maintien de leur foyer.

Aller au-delà des lois

Il faut des lois pour protéger, punir, prévenir les VGB. Mais les lois ne suffisent pas. Elles n’ont jamais suffi à rendre les gens meilleurs. Tout d’abord, il faut mettre l’accent sur l’éducation, et cela dès le bas âge, sur les questions de genre, de respect, de tolérance et surtout de non-violence. Il faudrait aussi initier les jeunes filles à l’auto-défense.

Il faut puiser les ressources nécessaires dans nos riches traditions pour fortifier la communication sur l’importance et le rôle de la femme. Pour vulgariser nos pratiques qui valorisent et magnifient la femme. Cela permettra de toucher le cœur de tout un chacun, car nous aussi, nous avons une tradition de respect, de valorisation de la femme.

Il faudrait aussi contextualiser et adapter les messages de sensibilisation sur le genre pour une grande implication et compréhension du grand nombre. Car, de l’extérieur, les initiatives sont perçues comme des campagnes de séduction envers les bailleurs de fonds ou des stratagèmes pour faire la promotion de pratiques occidentales pour vicier nos traditions ou encore nous acculturer.

Moments incertains

Internet doit continuer à être un espace d’apprentissage et de dialogue sur les questions de genre. Ce n’est qu’en instaurant le dialogue et la communication que nous pouvons parvenir au respect des uns et des autres, à l’acceptation de la différence et réduire ainsi la violence dans nos habitudes.

C’est aussi à travers la communication que nous pouvons éduquer homme et femme au respect mutuel et mettre un terme à la phallocratie, étouffer les stéréotypes. Et cela n’est possible qu’à travers l’implication de tout un chacun et des efforts constants, car les grands changements se font toujours dans la durée.

Dans ces moments incertains de notre histoire, nous gagnerons à impliquer les femmes dans les prises de décisions et gestions des affaires publiques et reconnaitre, apprécier leurs contributions à la nation. Œuvrons tous pour que le monde soit un endroit épanouissant pour nos sœurs, femmes et filles.

 

 Benbere

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