Dans cette interview, l’expert de la FIFA, chargé du programme de soutien technique auprès de la Femafoot, revient sur la première édition du Festival de football féminin qui, assure-t-il, a comblé toutes les attentes

L’Essor : Quel est votre sentiment après cette première édition du Festival du football féminin ?

Malik Boulegroune : Je suis très satisfait du déroulement de cette première édition. J’ai eu l’impression que nous sommes à la deuxième, voire la troisième édition tellement tout a été parfait du début à la fin. J’ai été émerveillé de voir autant de filles au stade et les petits garçons qui voulaient, eux aussi, participer à l’événement.

Malheureusement pour eux, le Festival était réservé uniquement aux filles. Cela m’a vraiment touché. En plus, la population de Bougouni est massivement sortie pour apporter sa touche au Festival. C’était un plaisir pour moi d’être ici avec le Comité exécutif de la Fédération malienne de football pour ce Festival.

L’Essor : Comment est venue l’idée d’organiser le Festival à Bougouni ?

Malik Boulegroune : Ce Festival de football féminin entre dans le cadre du projet FIFA destiné au football féminin au Mali. Il y a un autre projet de vulgarisation du foot féminin au Mali que la Femafoot va bientôt soumettre à la FIFA.

Ce programme a été créé pour soutenir le football féminin, il consiste à former les éducateurs, développer le football de masse, le football d’élite et le football féminin. Pour revenir au Festival de Bougouni, il vise également à donner une vitrine à la pratique du foot par les filles.

Nous estimons qu’il faut ouvrir la porte au football féminin parce que nous pensons que le féminisme va être important dans le sport dans l’avenir. Je tiens à remercier sincèrement les écoles et les parents d’élèves qui ont accepté que leurs enfants viennent participer à ce Festival.

L’Essor : Que pensez-vous du niveau des filles ?

Malik Boulegroune : Pour un début, les enfants se sont bien défendues. Nous avons formé des groupes et dans chaque groupe, il y avait une cheffe qui veillait à la bonne marche des cours. Ce qui est marrant, c’est le fait que nombre d’enfants ne voulaient pas renter à la maison à la fin du Festival.

C’est dire que les enfants ont beaucoup apprécié l’initiative et étaient heureuses de participer au Festival. Beaucoup d’entre elles nous ont promis de s’inscrire dans une école pour devenir des footballeuses.

L’Essor : Un mot sur le football féminin au Mali ?

Malik Boulegroune : Le football féminin au Mali se porte bien. Il y a une bonne politique autour du foot féminin, la commission ah doc de foot féminin de la Femafoot est au four et au moulin pour la bonne marche de la discipline. Bientôt le championnat national de foot féminin va démarrer et les Aigles Dames vont disputer le deuxième tour des éliminatoires de la CAN-féminine contre le Sénégal.

Pour moi, s’il y a un problème au Mali, c’est au niveau de l’encadrement. La Femafoot et ses partenaires doivent mettre en place une structure d’encadrement de qualité pour faire émerger les meilleurs talents.

L’Essor : Est-ce que ce Festival de football féminin sera pérennisé ?

Malik Boulegroune : C’est notre souhait le plus ardent. Les enfants le veulent aussi, tout comme la Femafoot dont le président est retourné très content et très fier de ce qu’il a vu.

Nous avons pu sensibiliser beaucoup de jeunes filles à travers ce festival. Je ne veux pas que ce projet soit piloté par des hommes, les femmes doivent s’impliquer à l’image d’Aminata Sogodogo qui dirige la section foot féminin à la fédération.

Propos recueillis par D. B.

Source : L’ESSOR