Le Mali pourrait connaître dans les jours à venir la légalisation du mariage religieux, c’est du moins une promesse du président de la République.
A la faveur d’une rencontre samedi dernier avec des leaders religieux, Ibrahim Boubacar Keita a annoncé qu’il prendrait à cet effet, d’ici la fête de l’Aid El fitr, un décret en conseil des ministres. Une promesse diversement apprécié dans la capitale malienne.
Oui, la loi sur le code des personnes et de la famille, loi n° 2011-087 du 30 décembre 2011, votée et promulguée par l’ancien Président, avait déjà prévu cette légalisation. Elle stipule clairement dans ses articles 300 et suivants que le mariage célébré devant un ministre du culte a les mêmes effets que le mariage célébré devant un officier d’Etat-civil.
Mais aucune disposition n’avait été prise jusque-là pour la concrétiser. D’où cette promesse du président, Ibrahim Boubacar Keita, de prendre sous peu un décret d’application. Une annonce vue comme un appel du pied à la communauté musulmane à la veille d’une élection majeure. Pour Touré Kabango qui vit à Bamako “les avis sont partagés parce que déjà il y a beaucoup de gens qui pensent que c’est une promesse électorale et que ce n’est pas le moment.”
Des problèmes en perspective
Cette promesse, si elle est tenue par son auteur, pourrait susciter d’autres problèmes au sein des familles comme l’explique le politologue Djatourou Diawara” il y aura des problèmes. Parce qu’au Mali qu’est-ce qui se passe? Des individus mal intentionnés, c’est-à-dire des hommes qui veulent être polygames mais qui sont régis par un régime monogamique vont tout simplement faire un mariage religieux avec une seconde femme. Donc cette seconde femme est religieusement leur épouse mais légalement ne l’est pas. Il y a beaucoup de cas comme ça au Mali. Maintenant que le mariage religieux va être légalisé et aura même valeur que le mariage civil, ça va prêter à confusion dans un futur très proche.”
Mais pour le Professeur Mamadou Samaké, le président de la République est dans toutes ses prérogatives, s’il arrivait à prendre ce décret d’application.
Source: dw.com