Issaka Sidibé, parent par alliance du chef de l’Etat malien Ibrahim Boubacar Keïta (IBK) et responsable du parti présidentiel, a été élu mercredi président de l’Assemblée nationale issue des élections de décembre 2013.
M. Sidibé, un ex responsable des douanes agé de 68 ans, est le beau-père de Karim Keïta, fils d’IBK. Son élection a suscité des réactions critiques au moment où le Mali émerge de dix-huit mois de crise politico-militaire marquée par un coup d’Etat, une occupation jihadiste et une intervention armée dirigée par la France.
M. Sidibé devient ainsi la deuxième personnalité de l’Etat selon la Constitution malienne qui stipule qu’en cas de vacance de la présidence ou « d’empêchement définitif ou absolu », les fonctions de chef de l’Etat sont exercées par le président de l’Assemblée nationale.
Membre du bureau politique du Rassemblement pour le Mali (RPM), le parti présidentiel, il était en compétition avec le député Oumar Mariko, du parti d’opposition Solidarité africaine pour la démocratie et l’indépendance lors du vote organisé à l’occasion de la première session de la nouvelle législature.
Il a obtenu 115 voix contre onze à son rival. Il y a eu 20 bulletins blancs et un nul pour un total de 147 députés.
« Notre peuple nous observe et nous demande un comportement honorable et digne. (…) Nous devons servir l’intérêt général, rien d’autre », a déclaré le nouveau chef du Parlement.
Il a exhorté les députés à « oeuvrer à la réconciliation » des Maliens, « quelle que soient leur appartenance politique, religieuse ou ethnique ».
Mais les liens de M. Sidibé avec la famille présidentielle suscitaient déjà des critiques dans la presse et sur les sites maliens.
« Clanisme pour la présidence de l’Assemblée nationale », a titré mercredi le quotidien privé Le Combat. L’Indicateur du Renouveau, autre titre privé, a écrit à sa Une: « Présidence de l’Assemblée nationale: IBK choisit le beau-père de son fils ».
Ce choix alimentait également des commentaires d’internautes.
« Au nom (du) père, du beau-père et du fils, amen! », ironisait ainsi le twitto @Abdou_diarra tandis que pour @diarra_ld, « la nomination du nouveau président de l’Assemblée nationale du Mali est gênante, elle sape le travail de réhabilitation des élus ».
Le nouveau chef du Parlement malien est né à Koulikoro (environ 60 km au nord de Bamako), où il a été élu député RPM. Son gendre Karim Keïta fait cette année son entrée au Parlement comme député d’une commune de Bamako.
Retraité depuis cinq ans, Issaka Sidibé a fait toute sa carrière à la douane malienne dont il avait fini inspecteur de classe exceptionnelle.
Il a déjà siégé à l’Assemblée nationale de 2002 à 2007 comme député de Koulikoro mais n’avait pas été réélu aux législatives de 2007.
Aux législatives des 24 novembre et 15 décembre, le RPM a obtenu 66 sièges et il dispose d’une majorité absolue avec les élus de partis alliés.
L’élection du bureau de l’Assemblée nationale, qui figurait à l’ordre du jour de la session, aura lieu « dans les prochains jours », selon une source au secrétariat général.
Traditionnellement, après l’élection du président de l’Assemblée nationale du Mali, le Premier ministre présente sa démission au président de la République.
Selon un proche du chef de l’Etat interrogé par l’AFP, le chef du gouvernement, Oumar Tatam Ly, devrait « sans problème » être reconduit à son poste. Toutefois, son équipe pourrait être remaniée « en profondeur », a-t-on indiqué de même source.
source : afp
