Un commissaire de police malien a été tué le jeudi 19 septembre 2019 par une foule en colère à Niono, à 270 km au nord de Bamako, tandis que la Minusma lançait un appel à la « cessation des hostilités » entre communautés à Tombouctou (nord), qui ont fait « des blessés » depuis mercredi selon la Croix-Rouge.
« Notre commissaire a été tué par des manifestants qui l’accusaient d’exactions. Il était de retour après une absence de deux semaines. Son départ était demandé par les populations, qui n’ont pas supporté son retour », a déclaré à l’Agence France Presse un responsable du commissariat de la localité de Niono s’exprimant sous le couvert de l’anonymat.
« Les manifestants ont saccagé le commissariat, ils ont brûlé du matériel, d’autres policiers sont blessés », selon la même source. « Le commissaire est un ami des bandits. Depuis sa nomination, les vols de motos, les braquages et pillages des boutiques se multiplient », a accusé un manifestant, Issiaka Sanogo.
Le calme était revenu en fin de journée mais la situation restait « tendue » et le bilan incertain.
« Certains parlent de possibles représailles de policiers », a expliqué un adjoint au maire de Niono, selon lequel un enfant a également été grièvement blessé. “Deux fillettes qui étaient dans un véhicule ont été tuées par des tirs”, a ajouté une source proche du gouvernorat local sans plus de précision.
Par ailleurs, la mission de l’ONU au Mali (Minusma) s’est dite « vivement préoccupée par une montée de violence intercommunautaire dans certains quartiers de la ville de Tombouctou, dont l’origine exacte reste à déterminer ».
Les tensions sont fréquentes entre les populations sédentaires de la région de Tombouctou et les « peaux claires », Touareg et Arabes, qu’elles accusent d’être responsables de « braquages à longueur de journée ».
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