Dans un discours de près de vingt minutes, Ibrahim Boubacar Keita s’est adressé à la Nation à la télévision nationale du Mali, hier nuit. Pour la cause, le journal de 20h a été diffusé à 21h. Le président de la République à évoqué, la situation sécuritaire au Centre, la révision constitutionnelle, l’éducation, entre autres mais quelques dossiers brûlants n’ont pas été évoqués.
« Je sais que depuis des semaines, la nation attend ma parole qu’elle a jugé rare, en raison des péripéties que nous vivons.
L’attente de la nation est légitime, après toutes ces semaines d’écoute, de consultation, d’interaction avec les représentants de nos forces sociales et politiques.
Il était nécessaire de laisser du temps au temps, de laisser se décanter des situations, d’éviter la passion qui est toujours mauvaise conseillère.
Avec ce peuple, envers ce peuple, je ne commettrai jamais le péché de mépris et d’arrogance », c’est ainsi que le président de la République entame son discours au peuple malien avant de se prononcer sur l’incendie de la Cathédrale de Notre Dame de Pars.
Révision constitutionnelle, un débat national
Le président de la République annonce la tenue d’un débat nationale autour du projet de loi portant sur la révision constitutionnelle dont des partis de l’opposition ont refusé l’invitation du locataire de Koulouba pour la remise des copies du dossier. « Les remarques et propositions issues des travaux des cadres de concertation seront prises en compte dans l’avant-projet de loi portant révision de la Constitution du 25 février 1992 », dit -il.
« Aussi ai-je décidé de confier à un triumvirat la tâche de diriger un cadre de concertation nationale regroupant du 23 au 28 avril 2019 les représentants de toutes les forces politiques et sociales de notre pays ». Durant cette période le président de la République annule tout voyage hors du pays pour se « consacrer entièrement » à l’écoute des maliens.
Insécurité au Centre, 13 milliards annoncés
Un milliard de francs CFA pour les populations civiles victimes de violences au Centre du pays. « Aussi, dans le cadre de la mise en œuvre du Programme Présidentiel d’Urgences Sociales un fonds d’intervention d’un milliard de francs CFA sera mis en place en faveur de nos compatriotes qui du fait de l’insécurité se trouvent aujourd’hui dans une détresse extrême », promet le président de la République.
Sur instructions du chef de l’Etat, le Gouvernement procédera également à un glissement de crédits de douze milliards de francs CFA vers les services sociaux de base dans le cadre du Plan de Sécurisation Intégré des Régions du Centre (PSRIC).
Sur l’éducation, une négociation intelligente
« J’ai instruit au gouvernement de trouver alors un point d’équilibre, un terrain d’entente via une négociation intelligente, et ce dans le respect mutuel, dans les limites bien comprises de ce que l’État peut consentir tout de suite et ce qu’il ne peut que plus tard ».Le Président de la République déclare que les moyens à mobiliser pour le système éducatif sont très lourds. « Les moyens à mobiliser pour l’école, apprenants comme enseignants sont lourds, très lourds. Ils sont généralement au- dessus des capacités financières de l’État et des enseignants, même si ce secteur mérite tous les égards de la nation, tous les sacrifices possibles.» Malgré cela il n’est pas question pour Ibrahim Boubacar Keita de laisser l’enseignant être le parent pauvre du développement de la nation. Le président de la République a également rappelé le déblocage des salaires des enseignants.
Très attendu également sur d’autres dossiers brûlants du pays tels que le message des leaders religieux qui réclament le départ du Premier ministre,Soumeylou Boubèye Maiga et la motion de censure annocé du parti au pouvoir, le Chef de l’Etat ne s’est pas prononcé sur ces questions.
Source: nordsudjournal