Plus d’un an après avoir créé le régime de sanctions sur le Mali, le Conseil de sécurité de l’ONU est passé à l’action jeudi. Les 15 membres se sont unanimement accordés sur trois noms qui se voient notifier une interdiction de voyager qui prend effet immédiatement. Il s’agit de trois personnalités de rangs intermédiaires : Mohamed Ousmane Ag Mohamedoune (de la coalition pour le peuple de l’Azawad), Ahmoudou Ag Asriw (du GATIA) et Mahamadou Ag Rhissa (du HCUA).
Ils sont accusés d’entraver la mise en oeuvre de l’accord de paix dans le Nord malien. Paris, qui était à la manoeuvre, espère que le message de frustration émis par l’ONU sera entendu. avec notre correspondante à New York, Marie Bourreau Après avoir laissé planer la menace de sanctions contre tous les signataires de l’accord de paix- y compris les autorités maliennes-, le Conseil de sécurité s’est finalement accordé sur une approche qualifiée par un diplomate de « progressive et équilibrée » pour ne pas mettre en péril l’accord de paix.
Pour l’instant, trois individus dont les liens avec des groupes terroristes ou des activités de trafic ont pu être prouvés, sont sanctionnés. Le premier, Mohamed Ousmane Ag Mohamedoune, appartient à la coalition pour le peuple de l’Azawad. Il est accusé d’entretenir des liens avec le groupe terroriste pour la défense des musulmans dans la région de Tombouctou. Le second, Ahmoudou Ag Asriw, fait partie de la direction du GATIA, un groupe pro-gouvernemental. Il est accusé d’être engagé dans le trafic de drogue pour financer des attaques contre les forces maliennes.
Le troisième individu sanctionné, Mahamadou Ag Rhissa, est un homme d’affaires influent de la région de Kidal, membre du HCUA, issu de la rébellion. Il est impliqué dans le trafic de migrants et des activités de contrebande de pétrole avec l’Algérie. Sans accélération de la mise en oeuvre de l’accord de paix, de nouveaux noms pourraient être proposés, estime un diplomate.
RFI