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MALI TE TILA : Face au désir de partition du pays, notre seul refuge reste la Nation malienne

L’Accord de paix et de réconciliation de Bamako n’est qu’un plan programmé de la partition du Mali en deux Etats distinctes. Loin de nous l’intention de jeter le malheur sur la Mère patrie. Mais, objectivement, si rien n’est fait pour renforcer la présence de l’Etat sur toute l’étendue de son territoire, tôt ou tard, le Mali sera divisé. Car toutes les germes de la partition sont plantés : un accord de paix, la différenciation des citoyens entre maliens du nord et maliens du sud, la consécration d’un statut spécial des régions du nord, reconnaissance officielle du terme Azawad, la liste est loin d’être exhaustive. Que peut donc faire l’Administration malienne pour que cela n’arrive jamais ? Il faut à tout prix un réarmement moral et matériel des FAMA. Au Mali, la Nation qui a précédé l’Etat, saura-t-elle résister aux turbulences du vol pour la paix ? Notre arme la plus  efficace face à ces revendications indépendantistes n’est autre que les liens de brassage multiséculaires et multiethnique qui existent entre nos différentes communautés, de Kayes à Kidal depuis presque toujours. Dès maintenant, l’Administration IBK doit investir sur ce terrain de paix où, pour une fois, le Mali est loin d’être à la traine.

mali te tila banderole main indivisible nord

Si l’Accord de Bamako a, dit-on, été parachevé le 20 juin dernier, sa signature ne mettra point fin à la rébellion, bien au contraire. Dans un passé récent, les rebelles touaregs et arabes nous ont montré, à suffisance, leur grande capacité à retourner leur chèche. Ils peuvent bel et bien signer l’Accord de Bamako aujourd’hui et montrer un tout autre visage le lendemain. Ils changent d’avis et de comportement aussi vite que les dunes de sables se forment et se déforment dans le désert. Mais il y a surtout le fait que ce n’est pas toute la CMA qui a apposé sa signature sur le document de paix. Le MNLA de Moussa Ag Assarid, lui, dénonce haut et fort l’attitude de ses frères d’armes et n’hésite pas de parler de « trahison ». La bande à Ag Assarid rentrera-t-elle pour autant dans la clandestinité ? Les autres membres de la CMA vont-ils jouer franc jeu en s’inscrivant totalement dans le cadre de l’Accord de  paix et surtout en désavouant le MNLA version Paris, Berne et Washington ? Ou encore, tout simplement, sauront-ils un jour dire haut et fort qu’ils sont Maliens ? Nous en saurons beaucoup plus dans les jours à venir.

 

Le risque de partition est bien réel !

Nous ne sommes pas des adeptes purs et durs de la théorie du complot. Mais des dispositions de l’Accord de Bamako constituent bel et bien une voie royale à la fissure du Mali en deux Etats. D’abord, la reconnaissance officielle du terme Azawad comme étant « une réalité socio-culturelle, mémorielle et symbolique partagée par différentes populations du nord Mali » voudra clairement dire : que le Mali comprendra désormais les régions de Kayes, Koulikoro, Sikasso, Ségou, Mopti et Azawad. Qu’à Dieu ne plaise, si nous acceptons cet état de fait, l’Etat ne pourra pas leur refuser de frapper leur document d’état civil au nom de ce prétendu Azawad. Comment deux entités peuvent-elles exister dans un même Etat ? Le danger de faire du nom Azawad un enjeu de repli identitaire est réel à cause de cette reconnaissance. Ensuite, l’immense pouvoir qui sera octroyé aux régions avec l’installation d’une Assemblée Régionale ouvre le boulevard à des risques de détournement de pouvoir par des présidents de région novices ou mal intentionnés surtout lorsque l’on sait que l’Accord parle de « libre administration ». Dans le même ordre d’idées, chaque région pourra adopter la dénomination officielle de son choix. Une région du Mali qui s’appelle Azawad est donc bel et bien possible comme la région du Khasso, du Balazan ou du kenedougou appelées à nous faire perdre tous nos repères de maliens avec toutes les conséquences envisageables. Autre disposition grave est celle de l’article 32 qui pourrait créer bien des tensions entre désormais supposés ex rebelles et les autres citoyens maliens considérés par l’Accord comme de seconde classe. Il y est expliqué que deux ou plusieurs autres régions, peuvent s’allier afin de promouvoir leur développement économique et social. Pourquoi un tel article ? Le diable se cache décidément dans les détails. Les risques d’instrumentalisation sont bien réels.

 

Le Mali n’est pas le Soudan grâce à sa Nation

Beaucoup de nos compatriotes font le parallèle facile entre les crises malienne et soudanaise. Certes, tout comme au Soudan, il y a eu un accord avec la grande implication de la Communauté internationale entre les soudanais du sud et ceux du nord. Au Mali tout comme au Soudan des enjeux géostratégiques sont à l’origine de certaines complicités dont jouissent les rebelles de la CMA. C’est aussi par une force de mission onusienne, la MINUS que le pays a été finalement divisé. Mais, que l’on sache que le Mali n’est pas le Soudan. Ce qui a surtout été à l’origine de la partition de ce grand pays d’Afrique, c’est la différence abyssale, sur tous les plans, qui existe entre les soudanais du nord et les soudanais du sud. Les premiers sont d’origine arabe et fortement islamisés. Tandis que les seconds sont de confession chrétienne ou animiste et issues d’ethnies noires africaines et non arabophones. Autant dire que crise ou pas, la cohabitation déjà entre des communautés aussi différentes étaient quasi impossible et la guerre du Darfour n’aura été que l’accélérateur de la partition du Soudan.

Il n’en est point de même pour le Mali. Dans notre cas, il s’agit d’une minorité minoritaire qui grâce à des soutiens occultes de l’Occident et de quelques pays arabes arrivent à tenir en otage tout un peuple. Un peuple qui, n’eut été les profonds liens qui existent entre ses différentes communautés se serait entièrement déchiré divisé. Le mali ne doit jusqu’ici sa survie qu’au sentiment de Nation qui a prévalu sur cette vieille terre du Mali depuis des siècles et des siècles. Oui, si la crise malienne s’était déroulée dans bon nombre de pays africain, la guerre civile aurait été inévitable. Ici au pays de Soundiata Keita, de Firhoun, de Soni Ali ber, d’Amadou Hampaté Ba, et de bien d’autres qui fait qu’un sonrai du nord a toujours son peulh, son dogon, son arabe, tout comme un soninké de Kayes a son malinké, son cousin peulh comme tout gana a son senoufo. Dans un pays où tout le monde est quasiment parent, la partition est extrêmement difficile. Et c’est là, l’arme numéro 1 de l’Etat malien face à une nouvelle forme de rébellion qui s’annonce d’ores et déjà particulièrement violente. Il va falloir donc doter nos FAMa de tous les moyens logistiques et matériels nécessaires. Mais le dernier mot revient toujours au peuple. Notre volonté commune de vivre ensemble et d’avoir un destin commun est le premier rempart à toute revendication indépendantiste émanant des rebelles du MNLA et même des super puissances.

 

Ahmed M. Thiam

source :  Inf@sept

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