La conférence de presse animée lundi dernier par les ministres Abdoulaye Diop et Hamadoun Konaté sur l’accord d’Alger a failli prendre fin par un procès contre la Radio France Internationale. Et pour cause, une question posée par le correspondant de cette radio a suscité le courroux des conférenciers.
« Est-ce que vous ne craignez pas que la signature de l’accord dans cette condition ne soit pas une racine pour un nouveau conflit, une nouvelle guerre et que ça polarise davantage la partie adverse, même si elle met du temps à signer, qu’elle comprenne finalement qu’on fait les choses sans elle et décide de prendre les armes ».
L’un des correspondants (dont nous taisons le nom) ne s‘attentait pas à pareille réaction en posant cette question.
« Je crois que votre radio nous aiderait si on y relayait aussi la voix de ceux qui veulent la paix, a martelé le ministre Diop sans mâcher ses mots. Personnellement, j’ai été très choqué d’entendre sur RFI « peuple de l’Azawad ». C’est une insulte au peuple malien et cela n’est pas acceptable.
Des millions de gens qui s’expriment disent autres choses. Est-ce qu’il faut seulement refléter la voix de ceux-ci, de cette grande majorité, ou de penser chaque fois qu’il y a quelques personnes qui ont une vision différente et que c’est eux qu’il faut soutenir ? »
Au ministre Diop d’ajouter : « Je pense qu’à propos de cet accord, la porte n’est pas fermée. Il n’y a pas les germes d’une déstabilisation permanente. Et cet accord sera l’Accord.
Ceux qui sont prêts maintenant, qu’ils viennent. Et ceux qui ne sont pas prêts, qu’ils viennent le moment venu. La porte n’est fermée à personne.
Mais en tout état de cause, nous n’allons pas permettre que des gens constituent des obstacles et empêcher que cet accord soit appliqué ». Pour le ministre Diop, « le train de la paix a déjà quitté la gare, et, a-t-il indiqué, les autres le prendront en marche ».
En clair, et aux dires du ministre Diop, une des journalistes a déclaré que « la voix du peuple de l’Azawad a été enfin entendue». « C’était le jour où le paraphe de l’accord a été rejeté à Kidal, indique le ministre Diop, et ça nous résonne encore dans les oreilles ».
Par la suite, et répondant toujours à la même question, il a souligné qu’il n’y a aucun risque à craindre après la signature de cet accord. Il a également invité RFI à revoir ses postions qui, à ses dires, «n’aident pas » dans le processus de la paix au Mali.
Djibi Karim
Source: La Sentinelle