Dans la foulée de la présentation du rapport trimestriel de la Minusma sur la situation sécuritaire et politique au Mali. Les débats du renouvellement du mandat de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali (Minusma) ont débuté ce lundi en présence de la délégation malienne conduite par Abdoulaye Diop, le chef de la diplomatie malienne.
A la demande du Conseil des ministres, le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Abdoulaye Diop est déjà aux Nations unies pour participer au débat public du Conseil de Sécurité qui s’est ouvert hier à New-York consacré au dernier rapport trimestriel de la Minusma sur la situation politique et sécuritaire au Mali. Un rapport qualifié déjà par les autorités d’infâme. Dans la foulée de cette présentation de ce rapport s’ouvre les débats du renouvellement du mandat de la Minusma.
La question du renouvellement ou non de la Minusma fait l’objet de grincement des dents presque 10 ans de présence. Les autorités maliennes veulent des nouvelles modalités pour ce renouvellement. Déjà le Mali a réduit la marge de manœuvre terrestre et aérien de la mission onusienne en interdisant tout vol des appareils de la Minusma sans l’autorisation expresse des autorités. Alors quel avenir pour la Minusma ?
Ce renouvellement du mandat de la Minusma envenime les relations entre Paris et Moscou à tel point que le dossier malien rebat les cartes de la guerre froide entre les deux blocs.
Si le bloc des occidentaux mené par la France veut un renouvellement plus robuste centré sur des prérogatives en matière de droits de l’homme. Moscou, Pékin et ses pays satellitaires veulent contrecarrer cette proposition. Selon des sources diplomatiques Moscou menace même d’utiliser son droit de véto à l’issue de ce renouvellement pour remodeler le mandat de la Minusma. Pour bon nombre d’analystes, la Russie veut réduire la marge de manœuvre de la Minusma pour permettre aux groupes Wagner d’opérer au Mali sans s’inquiéter des questions de droits de l’homme.
Ousmane Mahamane
Source : Mali Tribune