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Mali : Que la Minusma revoit sa copie !

Depuis l’annonce de la date fatidique du 15 mai prochain pour la signature de l’accord définitif de paix entre le gouvernement du Mali et les groupe rebelles, l’on assiste à une recrudescence sans précédent des attaques au nord du pays.  Pas  un jour ne passe sans que des positions de l’armée malienne ne soient attaquées ou que des civils ne soient victimes d’attaques ciblées de la part de ces opposants à la paix.

Mongi Hamdi chef minusma misma représentant secrétaire general nation unies onu casque bleus

Une situation destinée à faire échouer le processus de paix et devant laquelle, la force onusienne reste muette. Mais il a fallu que le Gatia chasse le MNLA de Ménaka pour qu’elle se précipite pour demander le respect du cessez-le-feu. Elle a même poussé l’outrecuidance jusqu’à demander à cette milice pro-gouvernementale qui sécurise la population de quitter cette ville pour céder la place aux casques bleus alors qu’elle n’y a jamais pensé lorsque le MNLA y régnait en maître.

La crise du nord du Mali n’a que trop duré. Depuis 2012, dans la perspective de son règlement, on assiste à une certaine inertie de la part des groupes rebelles du MNLA. Des rebelles qui changent de positions comme de chemises et qui acceptent de signer des  accords qu’ils sont les premiers à violer. Au point de démontrer qu’ils ne veulent pas la paix, car ils se plaisent dans cette situation dans laquelle ils végètent au nord : trafic de drogue, terrorisme….

Le ministre de la Réconciliation nationale, Zahabi Ould Sidi Mohamed, a évoqué la question dans une récente interview qu’il a accordée à RFI. Selon lui, ce qui se passe au nord actuellement, constitue des actes de sabotage destinés à mettre en péril le processus de paix qui doit aboutir à la signature d’un accord de paix le 15 mai prochain.

Et le ministre d’indiquer que  ce n’est pas parce qu’une partie ne veut pas l’accord que tout le monde doit s’arrêter.  Mieux, selon lui, certains mouvements sont manipulés par les narcotrafiquants et également par les extrémistes, qui ont élu domicile dans le nord du Mali. Et peut-être qu’ils ont même peur de ces gens, c’est pourquoi ils ne peuvent pas signer. Et Zahabi de préciser qu’au nord, la population est vraiment fatiguée de cette guerre et n’aspire qu’à la paix.

Il faut noter que depuis le début des négociations de paix à Ouagadougou sous l’égide de Blaise Compaoré, certains groupes rebelles n’ont jamais exprimé une position claire encore moins leur bonne foi pour la résolution définitive de la crise du nord. C’est aussi le cas à Alger où les négociateurs, coté gouvernement et les rebelles ont dû  faire beaucoup d’aller-retour dans la capitale algérienne. A chaque étape, le gouvernement du Mali fait des concessions, mais les groupes rebelles dont le MNLA restent figés sur leur position : la partition du pays alors que les documents qu’ils ont signés ne le permettent pas. Mieux, l’intégrité territoriale, la forme républicaine et laïque du Mali y figurent en bonne et due forme.

Ils acceptent des accords qu’ils sont les premiers à violer. Ce fut le cas avec  l’accord préliminaire de Ouagadougou qui demandait le cantonnement des groupes rebelles. Un cantonnement sans cesse repoussé jusqu’à l’abandon total de l’idée. Au lieu d’être cantonnés, ce sont eux qui circulaient librement à Kidal et environs pendant que les militaires maliens étaient confinés dans un périmètre qu’ils n’étaient pas autorisés à franchir.

C’est dans cette situation que le Premier ministre, Moussa Mara, dans le cadre de sa tournée  dans les trois régions du nord pour s’enquérir du retour effectif des déplacés, refugiés et de l’administration d’Etat  s’est rendu dans la capitale de l’Adrar des Ifoghas. Une visite qui a failli lui coûter la vie car  les rebelles ont tiré sur sa délégation. Une fois de plus, devant le regard passif et indifférent des forces onusiennes qui n’ont pas évoqué le cessez-le-feu.

Ce qui va malheureusement conduire au carnage du 21 mai lorsque les FAMa vont tenter de libérer le gouvernorat après que les rebelles aient froidement abattu des représentants de l’Etat.

Une situation devant laquelle, la force onusienne a gardé un silence de cimetière. Mieux, nulle part, elle n’a évoqué la violation du cessez-le-feu par les groupes rebelles.

Il a fallu que le président en exercice de l’UA se rende à Kidal en urgence pour obtenir des deux parties un accord de cessez-le-feu  pour mettre fin aux hostilités entre les rebelles et les FAMas.

C’est alors que commencèrent les négociations de paix d’Alger. Des négociations  qui se sont déroulées en plusieurs étapes et qui ont abouti à un préaccord que les parties ont paraphé en début mars, à l’exception de la CMA.

Dans  son jeu trouble, la CMA a même réussi à drainer des diplomates  étrangers jusqu’à Kidal. Et elle refuse toujours de parapher l’accord. Le motif invoqué pour se rétracter est que les populations qu’elle représente n’ont pas accepté cet accord. Une position mise à nu d’ailleurs par les événements du lundi dernier à Ménaka, qui ont étalé au grand jour  toute la supercherie du MNLA, qui n’est qu’une coquille vide.

Entre temps, dans les autres régions que les groupes rebelles réclament comme étant de l’Azawad, les populations organisaient des meetings de soutien  à cet accord. C’est face à ce blocage artificiel et l’inertie des groupes rebelles de la CMA  que la médiation internationale s’est vue obligée de taper du poing sur la table en fixant la date du 15 mai prochain comme celle de la signature de l’accord de paix définitif à Bamako.  Depuis l’annonce de cette date, les rebelles multiplient des attaques contre les positions des FAMa et même les populations civiles. C’est fort de cette situation que la plateforme du GATIA, un mouvement d’autodéfense, dont les éléments maitrisent bien le nord, a décidé de prendre les choses en main, en chassant les rebelles de plusieurs de leurs positions.

La plus grande victoire de cette milice est la prise de Ménaka des mains des rebelles du MNLA où  les combattants ont été accueillis comme des héros.

Devant cette situation, la MINUSMA s’est empressée de faire un communiqué dans lequel elle demande le respect des accords de cessez-le-feu.  Pire, elle s’est permise de demander au GATIA de quitter Ménaka pour laisser la place aux forces onusiennes afin qu’elles sécurisent les populations civiles alors que quand le MNLA y régnait en maitre, elle n’a jamais songé à cela. Or, ce mouvement est aujourd’hui en train de protéger les populations civiles, une mission à laquelle la force onusienne a failli. Elle s’est même rendue responsable de la mort de trois civils à Gao, il y a quelques mois lors d’une manifestation anti-Minusma.

Alors, face à la recrudescence des attaques perpétrées par les rebelles pour faire échouer la signature de l’accord, le 15 mai prochain, on se demande où se trouve la Minusma, lorsque les positions des FAMas sont attaquées à longueur de journée, lorsque des civils sont tués par des bombes  larguées par des motocyclistes ? Ou encore les nombreuses attaques qui sont le lot quotidien des populations à Tenenkou, Nampala, Bintagoungou, Leré….et dont les auteurs sont connus.  Que la Minusma revoit sa copie !

D.D.

Source: Canard Déchainé

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