L’attaque la plus meurtrière de la journée, qui porte à 10 le nombre des Casques bleus tués au Mali depuis le début de l’année, a visé à l’aube le camp de la Minusma d’Aguelhok, où se trouve un contingent de soldats tchadiens de la Minusma, à un peu moins de 200 km de la frontière algérienne.
“Les Casques bleus ont vaillamment repoussé” l’offensive et les “assaillants ont subi de lourdes pertes, notamment plusieurs morts abandonnés sur place”, a indiqué la Minusma dans un communiqué.
Le bilan, toujours provisoire, s’élevait à “quatre Casques bleus décédés et des blessés”, selon la même source.”Nous avons perdu quatre éléments, dont le chef de détachement de nos forces, et enregistré 16 blessés”, a précisé à N’Djamena une source militaire tchadienne.
La Minusma a dénoncé une “ignoble attaque terroriste”, assurant que celle-ci “n’entamera en rien sa détermination”.Cinq Casques bleus, dont quatre Ivoiriens, ont été tués en janvier au Mali par des engins explosifs improvisés et un des 28 Togolais blessés en février dans une attaque contre leur camp a succombé à ses blessures.
La Minusma, présente au Mali depuis 2013 (15.000 hommes et femmes, dont environ 12.000 militaires), est actuellement la mission de paix des Nations unies la plus meurtrière au monde, avec plus de 140 tués dans des actes hostiles, selon les statistiques de l’ONU.
Deux soldats maliens ont par ailleurs été tués et “une dizaine” blessés dans une attaque commise également vendredi matin par des jihadistes présumés à Diafarabé (Centre), à 350 km au nord-est de Bamako, a indiqué l’armée dans un communiqué.
Un jeune homme de la localité, Youssouf Aya, a expliqué à l’AFP avoir vu “passer un cortège de motos avec des hommes armés” en direction du poste militaire, puis avoir “entendu des coups de feu”. Selon lui, les assaillants ont “occupé un moment” le poste militaire avant de repartir le long du fleuve Niger.
Dans la nuit de mercredi à jeudi, une femme est décédée et un enfant a été légèrement blessé en marge d’une opération menée dans le nord-est par les militaires français, au cours de laquelle un jihadiste présumé a été tué et deux autres capturés, a annoncé vendredi l’état-major français.
En visite jeudi à Bamako, la ministre française des Armées, Florence Parly, a de nouveau réfuté que la France ait commis la moindre bavure au Mali et émis “de nombreuses réserves” sur une enquête des Nations unies concluant qu’une frappe aérienne française avait tué 19 civils réunis pour un mariage le 3 janvier à Bounti, dans le centre du pays.
Le Mali est en proie depuis 2012 à une poussée jihadiste partie du nord du pays, qui l’a plongé dans une crise sécuritaire et s’est étendue au centre du pays. Les violences se sont également propagées au Burkina Faso et au Niger voisins. Les violences, jihadistes, intercommunautaires ou autres ont fait des milliers de morts et des centaines de milliers de déplacés, malgré l’intervention des forces de l’ONU, française et africaines.