Après la livraison d’une cinquantaine de blindé de type Typhon anti mine, il y a quelques semaines à Bamako, selon nos sources, des officiels maliens impliqués dans cette vente ont demandé au fournisseur de leur payer une retro commission. Ce dernier a refusé et conditionne le payement des rétrocommissions. C’est ainsi qu’a éclaté le scandale « des blindés en carton » et le premier ministre Boubou Cissé risque gros.
Vous connaissez l’histoire de « les voleurs et l’âne » ? Le 17 février dernier, le ministre malien de la défense annonce que certains blindés de type Typhon anti mine de fabrication russe, commandés via des fournisseurs basés aux Émirats arabes unis par le premier ministre Boubou Cissé ne correspondent pas les normes stipulées dans le contrat signé avec le fournisseur.
Alors le général Dahirou Dembélé, ministre malien de défense demande le remplacement pure et simple des engins concernés. L’histoire a provoqué un tollé après le scandale des avions cloués au sol de l’année dernière. Selon nos investigations, c’est une histoire des retro commissions non versées par le fournisseur des blindés aux officiels maliens impliqué dans l’achats de ces engins qui a soulevé le problème.
100 milliards des francs CFA
En effet, le contrat d’acquisition des 100 blindés de type Typhon anti mine pour le compte de l’armée malienne signé au mois de décembre dernier à Abou Dhabi porte sur un montant de 100 milliards des francs CFA. Cet argent est un crédit contracté par le gouvernement malien avec un fond étranger appartenant à des privés. À Abu dhabi, au mois de décembre dernier, ces sont le premier ministre malien, Boubou Cissé et le ministre de la sécurité, le général Salif Traoré qui ont signé le contrat d’acquisition des blindés pour le compte de la partie malienne. Alors que pour le compte du fournisseur Russe, c’est un intermédiaire, non Émirati qui a signé le contrat.
Selon nos sources, les deux parties se sont convenues sur le versement d’une rétrocommission sur l’argent destiné à l’achat des Blindés. Ainsi 40% du montant du contrat a été versé au fournisseur Russe en attendant la livraison des premiers blindés. Il y a quelques semaines, lors que le premier lot d’une cinquantaine de blindé était arrivé à Bamako, « certains officiels maliens ont demandé au fournisseur russe de verser les rétrocommissions sur la première de tranche de l’argent versé », nous confie une source au cœur du dossier. « Le fournisseur russe a refusé cette demande et conditionne le versement des rétrocommissions au payement du montant total du contrat », ajoute la même source. C’est ainsi que l’affaire éclate et le président malien, Ibrahim Boubacar Keita a commencé à mener son enquête sur ce qui ressemble à un autre scandale dans la fourniture des équipements de l’armée malienne engagé dans la lutte contre le terrorisme. Surtout qu’au début, les services de communication du premier ministre malien, Boubou Cissé ont essayé de faire croire aux maliens que ces blindés étaient un don des Émirats Arabes unis au Mali avant que le gouvernement n’affirme qu’il s’agit d’une acquisitions d’engins militaires dans le cadre d’un contrat.
Ministre Boubou Cissé qui serait pris « la main dans le sac
Selon le site d’information Africa Kibaru qui a pour habitude de tremper sa plume dans ces genres d’affaires, le général Salif Traoré, lors d’une rencontre avec le président malien, Ibrahim Boubacar Keita dans sa résidence de Sébénicoro, a fait porter la responsabilité de cette affaire au premier ministre Boubou Cissé. D’autres sources citées par le même journal, confirment que le chef des renseignements malien, le général Moussa Diawara a reçu à plusieurs reprise le général Drabo, responsable des matériels militaires, pour planifier la stratégie à adopter pour enfoncer le premier ministre Boubou Cissé.
Le 29 février dernier, l’Imam Mahmoud Dicko, lors de son meeting au palais de la culture a affirmé que le premier ministre Boubou Cissé lui a confié que « ces sont les généraux qui sont responsables de l’achat de ces Blindés en carton ». Ce qui pourrait expliquer la sortie de l’Imam Mahmoud Dicko, le week-end dernier pour sauver probablement la tête de « son fils », le premier ministre Boubou Cissé qui serait pris « la main dans le sac des rétrocommissions ».
Il faut rappeler que le nom du premier ministre Boubou Cissé est déjà cité dans l’affaire des surfacturations des aéronefs de l’armée malienne en 2018, lorsqu’il était ministre des finances.
NORDSUD JOURNAL