Mme Bouaré Fily Sissoko, ancienne ministre de l’Economie et des Finances du Mali, a été évacuée d’urgence ce mardi à l’hôpital du Mali, suscitant une vague de réactions à travers le pays. En détention provisoire depuis août 2021 dans le cadre de l’affaire dite de “l’avion présidentiel et des équipements militaires”, son état de santé s’est considérablement détérioré ces dernières semaines, nécessitant une prise en charge médicale immédiate.
Selon des sources proches du dossier, Mme Bouaré souffre de complications médicales graves qui se sont aggravées en milieu carcéral. Cette situation a conduit à des appels répétés de ses avocats et d’organisations de défense des droits humains pour une évacuation sanitaire. Ces derniers ont mis en garde contre le risque de reproduire le scénario tragique de Soumeylou Boubèye Maïga, ancien Premier ministre décédé en détention après des alertes médicales ignorées.
Ce mardi matin, dans la plus grande discrétion, Mme Bouaré a été transférée de la prison pour femmes de Bollé de Banankabougou à l’Hôpital du Mali, situé à Missabougou, où elle continue de recevoir des soins intensifs.
Cette évacuation intervient dans un contexte judiciaire tendu. Malgré les demandes répétées de mise en liberté provisoire formulées par ses avocats, la Cour suprême a maintenu sa détention, arguant que celle-ci était nécessaire pour la manifestation de la vérité. Cette décision a suscité des débats sur l’équilibre entre la quête de justice et le respect des droits fondamentaux, notamment le droit à des soins médicaux adéquats.
De nombreuses associations de défense des droits humains estiment que cette évacuation est une reconnaissance tardive de la gravité de son état de santé. Pour les avocats de Mme Bouaré Fily Sissoko, ce transfert représente une lueur d’espoir dans un combat judiciaire et médical éprouvant.
Selon certaines sources, la Cour suprême pourrait envisager, dans les jours à venir, une mise en liberté provisoire pour des raisons humanitaires, offrant ainsi une issue temporaire à cette situation critique.
Ousmane Mahamane