Les faits
Trois enfants ont été tués par un engin explosif dans le centre du pays, mardi 18 octobre. Ils sont les dernières victimes de ces armes de prédilection des djihadistes, qui ont fait près de 20 morts en une semaine, dont des civils et des Casques bleus tchadiens de la mission de l’ONU.
Trois enfants ont été tués par un engin explosif, mardi 18 octobre, dans le centre du Mali, dernières victimes de ces armes qui ont fait près de 20 morts en une semaine et des dizaines depuis le début de l’année.
Le centre de santé de Bandiagara a confirmé à un correspondant de l’AFP le décès des trois enfants rapporté par les médias locaux selon lesquels leur charrette a sauté sur un engin explosif. Aucune autre précision n’a été fournie sur les circonstances du drame. Il s’agit du troisième événement meurtrier mettant en cause un engin explosif en moins d’une semaine.
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Civils et Casques bleus
Onze civils ont été tués et des dizaines d’autres blessés le 13 octobre dans la région de Mopti (centre) quand le car qui les transportait a heurté un engin explosif. Lundi, c’est un véhicule de la mission de l’ONU (Minusma) qui a sauté sur un engin explosif improvisé (EEI) lors d’une patrouille de déminage dans le Nord, tuant quatre Casques bleus tchadiens et en blessant deux autres.
Les mines et les EEI sont une des armes de prédilection des djihadistes. Le Mali est en proie depuis 2012 aux agissements de groupes armés affiliés à Al-Qaida ou à l’organisation État islamique (EI), et aux violences de toutes sortes. Partie du nord du Mali, la violence s’est propagée au centre du pays, ainsi qu’au Burkina Faso et au Niger voisins.
Au moins sept combattants d’un groupe armé pro gouvernemental ont été tués mardi près de Gao (nord) quand des hommes armés ont attaqué leurs positions contrôlant un des accès au sud de la ville, a dit à un correspondant de l’AFP Oumar Maïga, un responsable du groupe en question, Ganda Izo. Un responsable policier a confirmé l’attaque et la mort de plusieurs hommes dans les rangs du groupe pro gouvernemental. Il a indiqué que l’armée avait dépêché des renforts.
Situation « très difficile »
Le chef de la Minusma El Ghassim Wane a décrit mardi devant le Conseil de sécurité de l’ONU « une situation sécuritaire, humanitaire et des droits de l’Homme très difficile », au centre, dans le Nord et à l’est dans la zone dite des trois frontières (Mali, Burkina, Niger).
Un rapport examiné par le Conseil de sécurité critique les « restrictions de mouvement et d’accès » imposées à la Minusma par les autorités maliennes. Le ministre malien des Affaires étrangères, présent, a démenti toute volonté de restreindre les mouvements de la Minusma. Le rapport évoque « l’urgence de compenser les capacités manquantes » de la Minusma, notamment en moyens aériens, et la nécessité « d’envisager une augmentation des effectifs militaires ».
Une porte-parole de la Minusma a fait état de la mort d’un quatrième Casque bleu tchadien qui a succombé à ses blessures après l’explosion d’un engin lundi à Tessalit. Les engins explosifs improvisés ont causé la mort de 76 Casques bleus depuis le début de la mission en 2013, selon un décompte de la Minusma.
245 attaques à l’engin explosif au 31 août
La Minusma est avec les forces maliennes l’une des principales cibles des djihadistes. Avec environ 12 000 soldats déployés au Mali, elle est la mission de l’ONU la plus meurtrière dans le monde. Depuis sa création en 2013, 181 de ses membres ont trouvé la mort dans des actes hostiles.
Un rapport de la Minusma arrêté au 31 août dénombrait 245 attaques aux EEI et aux mines en 2021 et 134 en 2022. Les mines et les EEI ont fait 103 morts en 2021 et 72 en 2022 au 31 août, dit le rapport. Presque les trois quarts des victimes se trouvent dans les rangs de l’armée malienne et des forces internationales, plus du quart parmi les civils, selon le rapport.
Source: .la-croix.com