Depuis leur installation au pouvoir, les autorités maliennes ont fait de la lutte contre l’insécurité une de leurs priorités. Un combat dont la bonne conduite coûte cher au budget puisqu’il va de pair avec l’achat d’équipements militaires, la mise en condition des forces armées de défense et de sécurité. Malgré cet effort de guerre, les autres secteurs ne font pas taire leurs doléances.
L’intérêt du peuple
C’est parce que c’est la transition que chacun souhaiterait voir ses problèmes résolus ? Ce qui expliquerait en tout cas la persistance des grèves. Pourtant, ce qu’on semble oublier, c’est que « Nul ne peut donner satisfaction, en même temps, aux doléances de toutes les corporations », a indiqué le Colonel Assimi Goïta lors de la cérémonie de présentation de vœux aux familles fondatrices de Bamako, aux autorités religieuses et aux forces vives de la nation. Selon ses précisions, en contexte de crise sécuritaire, les grèves constituent des cheveux dans la soupe. Elles perturbent l’effort de guerre.
Bien que se disant réceptif des différentes revendications syndicales, le président de la transition juge important de mettre fin au cycle infernal de « un pas en avant deux pas en arrière ». Certes, son objectif, dit-il, est de mettre chaque Malien dans son droit. Mais il faut que chacun accomplisse aussi son devoir, que le pays soit stable et que l’économie soit relancée. « Notre combat, c’est pour l’intérêt des Maliens. Ce combat, nous le mènerons jusqu’au bout », tant que le soutien du peuple est disponible, a-t-il indiqué.
Le prix à payer
C’est cette détermination qui explique la tenue des Assises nationales de la refondation dont les conclusions ont été tirées le jeudi 30 décembre dernier, et qui propose une prolongation de la transition de six mois à cinq ans, a expliqué l’homme fort de Koulouba. Cette recommandation part de la volonté des autorités maliennes de la transition de redresser le pays avant de le remettre à un pouvoir civil. « À la fin de cette transition, chacun retournera à son travail : le cultivateur dans son champ, le militaire dans sa caserne, l’homme politique à la politique », a rassuré le colonel Goïta tout en demandant aux Chefs d’État de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao), de mieux analyser la situation malienne.
Le Chef de l’État se dit convaincu que la sauvegarde de l’intérêt du peuple passe par le combat contre la corruption et l’enrichissement illicite, terreau des cycles d’instabilité dans le pays. Vu toute la hardiesse de ce combat, le locataire de Koulouba exhorte les Maliens à l’union et au don de soi. Car le Mali Kura souhaité à un prix.
Chiencoro Diarra