Plusieurs camps des forces étrangères et maliennes de Ménaka, Gao et Kidal, ont été visés ce lundi matin par des tirs d’obus et de roquettes.
Selon nos informations, les terroristes ont tenté sans succès de mener une action coordonnée contre les camps de la force française Barkhane, des casques bleus de l’Onu, la force européenne Takuba et de l’armée malienne, dans les localités de Gao, Menaka et Kidal.
Si aucune victime n’a été dénombrée, des sources de la Minusma indiquent que l’attaque de ce lundi matin a fait “de nombreux dégâts qui sont en cours d’évaluation”.
Les limites de la réponse militaire
“S’attaquer à une position des forces onusiennes, notamment la Minusma (la mission de l’Onu au Mali), dans le contexte malien, naturellement, ça interroge sur combien les groupes radicaux violents restent forts et dans le même temps, c’est aussi le lieu d’interroger les différentes réponses, notamment militaires, qui ont été apportées de 2013 à aujourd’hui afin d’éradiquer ce fléau terroriste”, explique explique Aly Tounkara, enseignant-chercheur à l’université de Bamako et spécialiste de l’extrémisme violent et de l’islam politique. L’analyste va plus loin et souligne que, “d’ailleurs, quand on regarde la nature des réponses qui sont proposées çà et là, ce sont quand même des réponses qui peinent à combler les attentes sécuritaires des communautés, notamment celles du monde rural.”
Appliquer l’Accord d’Alger
Si l’armée malienne et les forces étrangères déployées dans le pays affirment que la situation est sous contrôle, ce n’est pas le cas de Fatoumata Harber, militante des droits de l’Homme basée à Tombouctou, dans le nord du Mali.
“Ne serait-ce-que la semaine passée, une personne a été enlevée en pleine ville. Il y a des attaques contre les forces de l’ordre. Il y a aussi des attaques sur les différents axes qui relient la ville de Tombouctou à Goundam (une localité du nord-ouest) et à d’autres villes. Il est important que les autorités maliennes de transition travaillent à faire revenir la sécurité et travaillent aussi à l’application de l’accord de paix, pour permettre une paix véritable et chercher à sécuriser les populations”, suggère-t-elle.
La DW a tenté sans succès de joindre le chef de la Minusma et représentant spécial du Secrétaire général de l’Onu au Mali, le Tchadien Mahamat Saleh Annadif. Sur son compte twitter, celui-ci a fermement condamné ces attaques.
Aucun responsable des forces armées maliennes n’était non plus disponible pour répondre à nos questions.
La semaine dernière, les autorités de transition ont nommé des officiers supérieurs à la place de civils aux postes de gouverneurs dans plusieurs régions du Mali. Ceux-ci parviendront-ils à résorber l’insécurité ? Peu de Maliens ne le croient pas.