Suivez-nous sur Facebook pour ne rien rater de l'actualité malienne

Mali : Paris dénonce la suspension de RFI et France 24

Les deux médias français sont accusés par Bamako de « fausses allégations » après avoir dénoncé des exactions de l’armée malienne contre des civils. Paris a dénoncé des « atteintes graves à la liberté de la presse », tandis que Bruxelles juge cette sanction « inacceptable ».

RFI et France 24 sont désormais « persona non grata » au Mali . La France a dénoncé des « atteintes graves à la liberté de la presse » dans ce pays où la junte au pouvoir a ordonné la suspension de la diffusion de ces deux médias français, et s’est inquiétée de « graves allégations d’exactions » dans le centre du pays.

Paris « déplore l’annonce faite par les autorités maliennes » à l’encontre de ces deux médias ainsi que les « restrictions imposées à l’ensemble des médias maliens », a déclaré la porte-parole du ministère français des Affaires étrangères. La junte a pris cette décision après la diffusion par RFI et France 24 d’informations selon lesquelles l’armée malienne est impliquée dans des exactions contre des civils.

Paris et Bruxelles à l’unisson

Le gouvernement malien a « catégoriquement » rejeté ces « fausses allégations » et estimé que les agissements de RFI et France 24 ressemblent « aux pratiques et au rôle tristement célèbre de la radio ‘Mille Collines’ ». Cette radio avait encouragé la haine anti-Tutsi lors du génocide orchestré au Rwanda entre avril et juillet 1994 par le régime génocidaire hutu contre la minorité tutsi et qui avait fait au moins 800.000 morts.

« La France condamne fermement, par respect pour la mémoire des victimes du génocide des Tutsi au Rwanda, l’amalgame inacceptable et irresponsable fait par les autorités de transition avec la Radio Mille Collines, dans leur communiqué officiel du 16 mars 2022 », a relevé la porte-parole du Quai d’Orsay. « La France exprime son inquiétude face aux graves allégations d’exactions qui auraient été commises dans le centre du pays, qui ont été documentées de manière indépendante, et qui ne sauraient être passées sous silence », a souligné Anne-Claire Legendre. L’Union européenne a aussi jugé « inacceptable » cette suspension.

Une « nouvelle vague d’exécutions de civils »

L’ONG Human Rights Watch (HRW) a dénoncé dans un rapport une « nouvelle vague d’exécutions de civils » ainsi que des pillages par l’armée malienne et les jihadistes dans le centre et le sud-ouest du Mali. Elle a fait état d’au moins 107 morts civils depuis le mois de décembre.

Selon HRW, ces exactions auraient été commises par les forces armées maliennes (FAMa) en représailles à des pertes militaires infligées par des groupes jihadistes dans divers incidents. Les relations entre le Mali et la France sont exécrables depuis un second putsch en moins d’un an à Bamako et l’annonce du retrait des forces françaises de ce pays.

Source AFP

Suivez-nous sur Facebook pour ne rien rater de l'actualité malienne
Ecoutez les radios du Mali sur vos mobiles et tablettes
ORTM en direct Finance