(Agence Ecofin) – Les tensions entre le Mali, la Côte d’Ivoire et la MINUSMA viennent de prendre une nouvelle tournure. Après la dernière sortie du porte-parole de l’instance onusienne sur twitter, les autorités maliennes ont décidé qu’il quitte leur territoire.
Le gouvernement de Transition du Mali a lancé un ultimatum de 72 heures au porte-parole de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA), Olivier Salgado (photo), pour quitter le territoire malien. L’information a été rendue publique par le ministère malien des Affaires étrangères, via un communiqué sur twitter.
D’après les autorités maliennes, M. Salgado aurait publié une « série de publications tendancieuses et inacceptables portant atteinte au partenariat entre le Mali, la MINUSMA et d’autres pays ». En effet, dans une publication sur twitter le 11 juillet dernier, le responsable onusien avait affirmé que les autorités maliennes avaient été informées de l’arrivée des 49 soldats ivoiriens arrêtés à l’aéroport Modibo Keïta, et détenus actuellement dans le pays. Une version en contradiction avec le communiqué publié par le gouvernement malien, quelques heures plus tôt.
« En plus, la demande officielle à lui adressée à travers sa hiérarchie depuis le 12 juillet 2022, de fournir la preuve des affirmations contenues dans son tweet, ou au cas contraire, de porter la rectification nécessaire, dans la même forme est restée sans suite », révèle le communiqué du gouvernement malien.
C’est le dimanche 10 juillet que l’incident a éclaté lorsque l’armée malienne a mis aux arrêts 49 soldats ivoiriens présentés par Bamako comme des « mercenaires ». Alors que pour le Mali, il s’agit d’une tentative de « briser la dynamique de la Refondation et de la sécurisation du Mali », le porte-parole de la MINUSMA, via une série de publications sur son compte twitter, a apporté un démenti ; expliquant qu’il s’agissait plutôt de soldats déployés depuis plusieurs années au Mali dans le cadre d’un appui logistique pour le compte d’un contingent de la MINUSMA.
Côté ivoirien, un communiqué a été également publié affirmant que la présence de ces 49 militaires ivoiriens sur le territoire malien était régulière. « Ces militaires sont régulièrement inscrits dans l’effectif de l’Armée ivoirienne, et se trouvaient au Mali, dans le cadre des opérations des Eléments nationaux de soutien (NSE). La présence de ce détachement est conforme aux mécanismes de soutien aux contingents des pays contributeurs de troupes dans le cadre des Missions de maintien de la paix et est bien connue des autorités maliennes », faisait savoir la note d’information d’Abidjan.
Le jeudi 14 juillet, le Mali a ordonné la suspension des rotations de contingents militaires et policiers de la MINUSMA. Bamako qui souhaite redéfinir le rôle de la Mission dans le pays a annoncé l’organisation de discussions avant la reprise des rotations de contingents de Casques bleus.
Le lundi 18 juillet, une note des autorités de la Transition malienne annonçait que le président togolais, Faure Gnassingbé, servirait de médiateur entre la Côte d’Ivoire et le Mali dans l’affaire.
Jean-Marc Gogbeu