Le premier ministre du Mali, Dr Choguel Kokalla Maiga, a appelé vendredi soir à Kita, le ministre des Affaires du Niger à la ‘’retenue et réserve’’ suite à sa sortie virulente contre les autorités maliennes à Paris.
« Nous avons été surpris, après une réunion des pays du G5 Sahel, d’entendre le ministre des affaires étrangères du Niger sortir donner une conférence de presse comme s’il était obligé d’insulter notre peuple », a déploré le premier ministre malien dans son intervention. Le ministre nigérien Hassoumi Massaoudou avait déclaré, lors d’une conférence de presse conjointe avec son homologue français Jean-Yves Le Drian, : « Nous ne comprenons pas que des chefs militaires qui ont échoué sur le terrain de la guerre, prennent le pouvoir politique et au nom d’un patriotisme frelaté ; font appel à des mercenaires pour défendre l’intégrité de leur territoire. Je ne sais pas ce que ça veut dire et pourtant, ils prétendent être des patriotes ». Cette sortie du ministre des Affaires Étrangères d’un pays ami est une insulte pour le peuple malien, selon le chef du gouvernement. Aux dires Dr Choguel Kokalla Maïga, le chef de la diplomatie nigérien a qualifié les manifestations patriotiques du 14 janvier « d’un patriotisme frelaté ». « Il vient d’où, ce monsieur ? Il a fait quelle école de diplomatie ? » s’est interrogé le premier ministre malien avant d’inviter Hassoumi Massaoudou à un peu de « retenue et de réserve ». Pour Choguel Maïga, « la République sœur du Niger reste une République sœur, il faut que ça soit très clair, c’est exactement comme la France. Les dirigeants passent, le peuple reste. Hier il y’avait des dirigeants qui soutenaient le Mali si aujourd’hui, il y a des dirigeants qui décident de se mettre au service d’un agenda étranger c’est leur droit mais il faut qu’ils nous respectent ».
A en croire Choguel Kokalla Maïga, le peuple nigérien, dans sa majorité, ne partage pas l’opinion de ministre. « Je dois dire qu’heureusement nous sommes convaincus que le peuple nigérien dans sa grande majorité ne partage pas cette opinion », s’est réjoui le chef du gouvernement de la transition qui a regretté la multiplication des sorties « hasardeuses » par ce ministre nigérien.
Par ailleurs, le premier ministre a appelé la communauté internationale à respecter le peuple du Mali. « Il faut que la communauté internationale, il faut que la France et nos frères de la CEDEAO mettent balle à terre, il faut qu’on respecte notre peuple. C’est lui qui sait de quoi il a besoin, c’est un peuple mature, c’est une vielle nation, qui a une grande histoire, il a besoin d’être respecté », a-t-il dit.
Boureima Guindo
Source: LE PAYS