On peut le dire désormais : l’Etat malien a désormais crevé l’abcès dans le fâcheux tohu-bohu qu’il entretien avec la Minusma depuis dix ans, notamment avec la déclaration, vendredi 16 juin 2023 au Conseil de sécurité des Nations-unies, du chef de la diplomatie Abdoulaye Diop demandant «le retrait sans délai de la mission onusienne» du territoire national malien, à coups de dénonciations de son échec face au défi sécuritaire.
En effet, malgré les échanges discourtois d’inimitié entre le Mali et la Minusma ces derniers temps, on reste tout de même un peu éberlué par l’inopinée déclaration de notre ministre des affaires étrangères surtout avec les prédictions visiblement biaisées de certains manitous politiques qui voient un renouvellement du mandat le 29 juin prochain, date à laquelle devra se prononcer les membres du conseil de sécurité de l’ONU sur la reconduction ou pas du mandat de sa mission au Mali.
Par ailleurs, cette déclaration intervient dans un contexte particulier où sa réalisation peaufinera judicieusement le référendum constitutionnel supposé être le socle d’une souveraineté nationale retrouvée à l’effet duquel le départ définitif de la mission onusienne, après celle de l’opération barkhane, ne peut être qu’un choix stratégique plus que payant.
Sur un autre plan, si une frange considérable de la population voit encore à la Minusma son brin d’utilité, force est de reconnaître que ce divorce qui s’annonce semble être de raison face à l’échec patent de l’objectif de son mandat et les présomptions d’instrumentalisation qu’elle traine et qui la transforme dans l’opinion en une partie du problème sécuritaire et non la solution.
Somme toute, s’il est de notoriété publique qu’on ne doit pas s’attabler quand la confiance et le respect mutuels sont desservi dans le genre de coopération bilatérale qui unit présentement le Mali et la Minusma, beaucoup doutent encore de la pertinence de ce divorce qui se dessine.
Seydou Diakité
Source : Le Témoin