Si le coup d’Etat qu’a connu le Mali continue d’occuper l’actualité du pays depuis un mois, la lutte contre le terrorisme, elle, n’a pas ralenti.
Depuis le coup d’Etat en date du 18 août dernier, une question revient sur toutes les lèvres : quel avenir pour le Mali ? Si pour certains cette question ne relève que du domaine politique, il convient de l’analyser également sous un angle sécuritaire.
En effet, envahi par des mouvements terroristes aussi violents les uns que les autres, le pays de Soundiata Keita continue de vivre une instabilité sécuritaire inédite dans la région.
Par ailleurs, certains spécialistes s’interrogeaient sur le sort qu’allaient connaître les bandits djihadistes suite à la destitution d’IBK. C’était le cas de docteur Bakary Samb, fondateur et directeur de l’institut de recherche et d’analyse Timbuktu Institute. Ce spécialiste des questions sécuritaires au Sahel a été parmi les premiers à réagir sur Twitter en affirmant que « l’expérience montre que toute conjonction au Mali entre crise institutionnelle politique et aggravation de la situation sécuritaire a toujours abouti au débordement des épicentres de la violence y compris terroriste au Sahel ». Aucun effort dans cette lutte contre le djihadisme ne devait donc être ménagé.
Heureusement, cette nécessité de venir à bout des terroristes n’a pas été oubliée par le CNSP. Dès leur première conférence de presse, le colonel-major Ismaël Wagué a rappelé que « tous les accords passés seront respectés ». Le colonel-major a également souligné que « MINUSMa, la mission de l’ONU, la force Barkhane et la force Takuba demeurent nos partenaires ». Aussi, il convient de préciser que si Barkhane poursuit ses actions sur le terrain, d’autres partenaires comme les Etats-Unis et l’UE ont fait le choix de suspendre temporairement leur coopération avec le pays.
Pour rappel, le terrorisme au Mali a coûté la vie à un très grand nombre de nos concitoyens et a poussé plusieurs d’entre nous à abandonner foyers et familles. Le 9 septembre dernier, une patrouille des FAMa est tombée dans une énième embuscade tendue par des terroristes. Au moins trois de nos valeureux soldats y ont trouvé la mort. Le 11 septembre, dans le cercle de Yorosso, un engin explosif posé par les mêmes terroristes a également causé le décès de toute une équipe médicale (sauf le chauffeur, grièvement blessé) transportant une femme malade. Dans le même cercle, une attaque avait couté la vie à des agents de la fonction publique la veille.
Enfin, dans l’attente d’une solution nationale quant à la transition, la poursuite de la lutte contre les terroristes ne doit en aucun cas connaître d’arrêt. Que ce soit avec nos FAMa ou avec nos forces partenaires, et ça, le CNSP l’a bien compris.
Mamadou Bare