Le président français Emmanuel Macron va réunir, ce mercredi 16 février au soir, « les chefs d’État des pays partenaires » à l’Elysée pour discuter de la présence française au Sahel, en particulier au Mali, dans le cadre de la lutte contre le terrorisme, a annoncé, ce mardi, le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal. Des annonces « seront faites ensuite rapidement », a-t-il ajouté, alors que Paris et ses partenaires européens s’apprêtent, sous pression de la junte au pouvoir à Bamako, à annoncer leur retrait du Mali, tout en préparant les contours du futur dispositif militaire régional français, tandis que les groupes djihadistes conservent leur pouvoir de nuisance au Sahel et menacent les pays du golfe de Guinée.
Le chef de l’État devrait annoncer un retrait du Mali des forces françaises de l’opération antijihadiste au Sahel Barkhane, en marge d’un sommet Union européenne – Union africaine prévu à Bruxelles. De son côté, la présidence tchadienne a annoncé un mini-sommet entre chefs d’État des pays du Sahel et la France, qui doit avoir lieu à Paris avant l’annonce.
« Nous avons européanisé notre présence au Sahel »
Le statu quo n’est « pas possible dans un contexte très dégradé au Mali, avec la prise de pouvoir par une junte, le refus d’appliquer un calendrier de retour à l’ordre démocratique qui avait pourtant été annoncé et le recours à une milice privée russe », a souligné le porte-parole à l’issue du Conseil des ministres. Et d’ajouter : « Ce n’est pas un sujet franco-malien », « nous avons européanisé notre présence au Sahel avec l’appui d’une dizaine de pays européens qui sont venus nous rejoindre », « c’est dans ce travail de concertation avec tous ses partenaires que les décisions doivent être prises ».
Le groupement européen de forces spéciales Takuba devrait quitter le pays
Symbole d’une Europe de la défense chère au président français, le groupement européen de forces spéciales Takuba, initié par Paris en 2020 pour partager le fardeau sécuritaire, devrait également quitter le pays. Pour l’heure, la Belgique exclut pour l’instant de déployer au Mali un contingent de quelque 250 militaires dans le cadre de cette opération, a indiqué, ce mardi à l’AFP, le cabinet de la ministre belge de la Défense confirmant des informations de presse. Selon la ministre Ludivine Dedonder, qui a fait cette annonce devant une commission du Parlement belge, les conditions sécuritaires actuelles ne permettent pas ce déploiement initialement envisagé dans le courant de 2022.