L’insécurité au Mali, du fait de la présence de groupes armés djihadistes et des conflits internes, a plongé le pays dans un besoin récurrent d’assistance humanitaire. Cette année, avec les sanctions auxquelles le pays est confronté, ces besoins se sont accrus.
Le Bureau de la coordination des affaires humanitaires de l’ONU (OCHA) a besoin de 686 millions de dollars pour répondre aux besoins humanitaires du Mali cette année. L’annonce a été faite par l’institution le lundi 14 février.
Ces fonds doivent servir à apporter une aide humanitaire à 5,3 millions de personnes considérées comme particulièrement vulnérables. Le Bureau estime qu’entre juin et août prochain, le nombre de personnes ayant « un faible accès à l’eau potable et aux services sociaux de base » dépassera 1,8 million. Ce qui représente une hausse d’au moins 500 personnes par rapport à la même période, l’année dernière.
« Il est nécessaire de continuer à renforcer les initiatives de solutions durables et à assurer une meilleure articulation entre les actions humanitaires, de développement et de consolidation de la paix en vue de mieux cibler les besoins pour la résilience des communautés dans les zones de conflit ou post-conflit », a expliqué Alain Noudéhou, coordonnateur humanitaire pour le Mali.
D’après l’OCHA, le pays qui est confronté actuellement à sa pire crise humanitaire depuis 2014 pourrait voir s’interrompre « la prise en charge nutritionnelle de plus de 959 000 enfants, dont 247 000 souffrant de malnutrition aiguë sévère et 712 000 (de moins de 5 ans) souffrant de malnutrition aiguë modérée », si rien n’est fait rapidement.
Il faut rappeler que le Mali est sous sanctions de la CEDEAO en raison du report des élections prévues ce mois de février. D’après un consortium de 13 ONG, dont Action contre la faim, le Centre canadien d’études et de coopération internationale et le Conseil norvégien des réfugiés, ces sanctions ont des conséquences « dévastatrices » sur les Maliens, en plus de détériorer la situation humanitaire dans le pays.
Notons que selon OCHA, 1,2 million de Maliens font face à une crise alimentaire tandis que le pays importe 70% de sa nourriture. « Le Mali est fortement dépendant de l’aide extérieure pour financer les services sociaux de base. Dans le domaine de la santé, par exemple, les donateurs extérieurs ont couvert 33 % des dépenses totales de santé en 2019 », lit-on dans un rapport datant du 19 janvier dernier.
Jean-Marc Gogbeu, stagiaire
Source: Agence Ecofin