Dans le cadre de la célébration de la journée internationale de sensibilisation contre les mutilations génitales féminines, l’ONG Internationale JDWS a initié, ce samedi 6 février 2021, un panel sur le thème: «agir pour mettre fin aux mutilations génitales féminines». La modération de cette rencontre qui a eu lieu par visioconférence, était assurée par le Dr Ousmane AG DALLA. Elle s’inscrivait dans le cadre de la commémoration du 6 février «Tolérance zero» MGF.
Parmi les Panelistes, il y avait : Mme Assa THIAM, présidente d’association et activiste en Mauritanie ; Me Cheikh Ahmadou N’DIAYE, du Sénégal ; Mme DIATOU SONKO, travailleuse sociale spécialisée en protection des droits de l’enfant, chargée de plaidoirie à Enda Santé ; Dr. Mamadou TRAORE (Mali), Gynécologue-Obstétricien au Centre Hospitalier Universitaire du Point G ; l’ex-député Safietou LOPEZ, du Burkina Faso.
Dans son mot de bienvenue, la Directrice de l’ONG JDWS a indiqué que même si les lois existent et que les communautés se disent mobilisées et concernées, force est de constater que les chiffres ne cessent de monter. «Pour les 200 millions de femmes et jeunes filles, mais aussi pour les milliards de victimes potentielles, on se doit de continuer le combat», a-t-elle prôné.
Des différentes interventions, il ressort que 37% des femmes africaines ont subi des violences sexuelles et que les coupables de ces violences sont parmi nous. Pourtant, leurs actes ne les empêchent pas de dormir. Bien au contraire, Mme Fati Hassane, l’une des panelistes, estime que ce sont des hommes qui arrivent très bien à justifier leurs crimes avec des arguments comme: «C’est la fille qui m’a provoqué ». Mais pour elle, le seul coupable du viol, c’est le violeur qui doit répondre de ses actes.
Selon les spécialistes, les mutilations génitales féminines (MGF) désignent l’ablation partielle ou totale des organes génitaux féminins externes pour des raisons non médicales. Cette pratique est ancrée culturellement ou motivée pour des raisons religieuses. Ces interventions sont réalisées très souvent sans anesthésie, et dans des conditions sanitaires désastreuses, impliquant très souvent des complications médicales de type infections.
Mais d’autres conséquences peuvent briser la vie de ces jeunes filles, d’un point de vue physique et psychologique : douleurs, saignements, problèmes urinaires, menstruels et sexuels, risque lors d’accouchements et risques d’étouffement pour les bébés, traumatismes, dépression, anxiété, stress post-traumatique. Ces pratiques ont lieu essentiellement en Afrique, dans 27 pays, ainsi qu’en Irak et au Yémen.
En 2012, l’Assemblée générale des Nations Unies a désigné le 6 février Journée internationale de tolérance zéro à l’égard des mutilations génitales féminines (MGF) afin d’intensifier l’action mondiale visant à éliminer cette pratique. La célébration de cette journée offre un espace de dialogue et de responsabilité des parties prenantes en vue d’impliquer, mais aussi renforcer les capacités des adolescents filles et garçons sur les violences basées sur le genre.
Abdoulaye OUATTARA
Source : Afrikinfos-Mali