Jeudi 6 janvier, les guides religieux, les chefs coutumiers et traditionnels ainsi que les représentants des forces vives de la Nation ont présenté leurs vœux pour la nouvelle année au président malien, le colonel Assimi Goïta.
Malgré l’augmentation des cas de Covid-19 enregistrés ces dernières semaines, le président de la République du Mali, le colonel Assimi Goïta a reçu, comme chaque année, les guides religieux, les chefs coutumiers et traditionnels ainsi que les représentants des forces vives de la Nation pour une cérémonie de présentation des vœux.
Parmi ces personnalités reçues au palais présidentiel de Koulouba, l’on pouvait notamment noter la présence de Chérif Ousmane Madani Haïdara qui préside, depuis 2019, le Haut conseil islamique malien (Hcim) mais aussi de l’archevêque de Bamako, le cardinal Jean Zerbo. « Les informations que nous recevons aujourd’hui nous donnent de l’espoir », a affirmé le président du Hcim tout en encourageant le président Malien à continuer sur la voie du dialogue. De son côté, l’archevêque de Bamako a encouragé le président malien à suivre la voie du dialogue en exhortant tout le peuple malien à cultiver l’amour du prochain ancré dans une bonne éducation morale.
Transition
Le Mali est dirigé par un président et un gouvernement de Transition depuis août 2020. Une junte militaire avait, en effet, arraché le pouvoir à l’ex-président Ibrahim Boubacar Keïta, la nuit du 18 au 19 août 2020. Mais quelques mois plus tard, le 24 mai 2021, le président Bah Ndaw et son premier ministre Moctar Ouane – qui étaient censés assurer une transition de 18 mois avant de nouvelles élections – avaient été arrêtés par des militaires. Depuis, le colonel Assimi Goïta s’est investi président de la transition et a nommé comme premier ministre malien Choguel Maïga, un membre du M5, vaste mouvement de contestation qui avait été lancé par des opposants et des guides religieux pour exiger la démission de l’ex-président Ibrahim Boubakar Keïta.
Assises nationales de la refondation
Pour relancer le pays après ces deux coups de force, du 11 au 30 décembre, ont eu lieu des Assises nationales de la refondation, vastes consultations populaires qui constituent une phase préalable aux élections. Ces assises ont cependant été boycottées par un certain nombre de partis politiques mais également par le très influent imam Dicko, ancien président du Hcim et ancienne autorité morale et spirituelle du M5.
Feuille de route
Ces assises de la refondation ont préconisé six mois à cinq ans de transition, avant l’organisation de nouvelles élections. Pour convaincre, la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) de la nécessité de cette longue transition, Assimi Goïta, a présenté une feuille de route au président en exercice de cette structure sous-régionale, le chef de l’État du Ghana, Nana Akufo-Addo. Cette feuille de route contient plusieurs points dont la résolution des problèmes d’insécurité, l’organisation d’un référendum constitutionnel en janvier 2024, l’organisation d’élections législatives et sénatoriales couplées en novembre 2025 et enfin, l’organisation d’un scrutin présidentiel au plus tard en 2026.