Plus de peur que de mal pour deux enseignants du lycée de Tenenkou enlevés jeudi 17 mai et relâchés finalement vendredi soir. Les deux professeurs ont passé la nuit à Mopti.
Aucune information n’a encore filtré sur les modalités de leur libération. Ils avaient été kidnappés à une trentaine de kilomètres de Mopti par deux hommes à moto et deux complices arrivés dans un second temps sur les lieux. Ils ont été particulièrement ciblés par les assaillants : plus d’une vingtaine de passagers se trouvaient dans la même camionnette mais n’ont pas été inquiétés.
Le récit des passagers de la camionnette ne laisse aucun doute. Les deux ravisseurs ont fouillé les bagages. Et c’est en trouvant des documents identifiants les enseignants comme tels, qu’ils ont choisi leurs deux otages. Les autres voyageurs ont reçu l’ordre de rester tranquille et de ne prévenir personne. Selon un collègue des ex-otages, les assaillants avaient forcément été informés que les enseignants voyageaient ce jour-là. Le professeur de biologie et le professeur de lettres enseignaient à Tenenkou depuis l’ouverture du lycée en 2008. L’émotion a donc été grande dès l’annonce de leur enlèvement. Tout comme le soulagement à l’annonce de leur libération. C’est la première fois que des enseignants sont enlevés dans la région. Mais les menaces par contre sont courantes.
La plupart des écoles sont d’ailleurs fermées dans le cercle de Tenenkou. Les seules qui fonctionnent encore sont situées dans les deux principales localités de la zone. Les ravisseurs des enseignants ont dit agir au nom du Front de libération du Macina et ont assuré qu’ils étaient en lutte contre tous ceux qui travaillent pour le gouvernement. Les ravisseurs du préfet Makan Doumbia de Tenenkou, enlevé lui le 8 mai, ont eux aussi signalé leur appartenance à la katiba peule du prédicateur Amadou Kouffa. Mais depuis, aucune preuve de vie de l’officiel n’a été diffusée.
RFI